Campagne agricole à Gaoual : entretien avec le chef des opérations

Le 24 janvier dernier, Guineematin.com a rencontré Monsieur Mamadou Dian Baldé, le chef des opérations agricoles de Gaoual pour parler des résultats de la campagne agricole 2020/2021 et du niveau d’implantation des projets agricoles dans cette préfecture agropastorale, située à 500 km au Nord de la capitale guinéenne.

De la campagne agricole 2020/2021, cet agronome pétri d’expérience qui, en août dernier, avait prédit de belles récoltes, a confirmé l’aboutissement d’une bonne saison agricole pour les paysans.

« Cette année, les paysans se sont bien frottés les mains. La production rizicole a bien donné, le maïs a bien donné et c’est l’arachide qui n’a pas bien répondu puisque l’arachide n’aime pas l’excès d’humidité. Et il y a eu de grandes pluies cette année dans la région. Les rendements ont été très appréciables. Le riz de coteau a donné quelques 2,200 tonnes à l’hectare et au niveau des plaines vous avez 2,100 t à l’hectare », selon M. Baldé.

Mamadou Dian Baldé, le chef des opérations agricoles de Gaoual

Paradoxalement, ces bons rendements ne se reflètent pas sur le marché où les prix n’ont pas bougé. Les raisons ?

« Vous savez que Koumbia est devenu l’un des plus grands centres agricoles et des affaires. Labé, Boké, les environs et même certains pays frontaliers viennent s’approvisionner ici. Cela ne joue pas souvent à la faveur d’une baisse sensible des prix des denrées alimentaires sur le marché. Toutefois, il convient de remarquer cette abondance du riz et des autres produits agricoles, malgré la cadence et la pression exercées sur le marché. Il n’y a ni rupture, ni crise », se réjouit l’agronome.

Pour réellement augmenter la production agricole, voire réduire significativement les prix sur le marché, le chef des opérations agricoles salue l’arrivée à Gaoual de nouveaux projets agricoles. Il s’agit de l’AGRIFARM (agriculture familiale de résilience de marché) et du PDRI/GKM (Projet de développement rural intégré Gaoual, Koundara et Mali).

« S’agissant de l’Agrifarm, ce projet va évoluer ici à Koumbia. C’est la seule sous-préfecture retenue pour ce projet à Gaoual. Sa mission est d’aménager les plaines de Pakis et de Yama pour plus de 600 ha. Ils vont réhabiliter la route Koumbia-Kamélé longue de 15 km et construire des infrastructures dont un marché de collecte à Koumbia centre.

Le PDRI GKM lui va évoluer dans les préfectures de Gaoual, Koundara et Mali et va toucher toutes les communes rurales. L’objectif de ce projet est d’augmenter sensiblement le revenu du paysan dans ces localités et améliorer son niveau de vie. Si le paysan par exemple, mangeait 1000 GNF par jour, au terme du projet, le paysan doit passer de 1000 à 2000 GNF. Déjà le PDRI/GKM a fini sa phase d’implantation. Puisqu’en 2020, ce projet a envoyé des semences améliorées en riz et en arachides. Et les paysans se sont bien comportés puisque le remboursement a été effectué à 99% pour reconstituer la banque céréalière. Des motos ont été attribuées aux animateurs et des véhicules aux chefs d’antennes préfectorales (ou chefs de zone) ».

Mais ce n’est pas tout. En plus du recrutement des animateurs locaux, des chefs de zone et de la logistique, le PDRI/GKM a doté les groupements en semences d’oignon, d’aubergine et de piment.

« Actuellement, il y a eu la levée des semences et la transplantation est en cours. Et les animateurs sont sur le terrain pour dénombrer les groupements opérationnels. Déjà à Koumbia quelques 78 groupements ont été recensés et le processus continue. Le PDRI/GKM va appuyer considérablement les producteurs groupés et non groupés. Mais pour faciliter l’appui, il vaut mieux se regrouper. Le projet va appuyer les paysans en riziculture, en maïs culture et en arachide culture. En maraichage, les groupements bénéficieront des semences (oignon, aubergine et tomate avec des variétés améliorées et des techniques). Les femmes seront appuyées de façon très considérable durant ces cinq années. De petits outillages seront mis à la disposition des producteurs. Il y aura des motoculteurs, des décortiqueuses, des moulins, des motos tricycles pour le transport et même des tracteurs là où il y a les plaines de grande surface pour faciliter le labour », a indiqué M. Baldé.

Pour lui, le PDRI/GKM a déjà démarré. Et les prochains mois seront marqués par des activités plus intenses sur le terrain.

Côté élevage, le projet entend associer tout le monde. « Un chapitre entier est prévu par les deux projets pour appuyer ce secteur. Une équipe sera sur le terrain pour identifier les zones pâturage le nombre du cheptel et développer un programme pour l’alimentation du bétail. Bien sûr pour les points d’eau, il y a un autre projet spécifique qui va s’en charger », conclut cet expert agronome.

Abdallah BALDE de retour de Gaoual pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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