Durcissement des conditions de détention des opposants : « L’objectif, c’est leur liquidation physique »

Me Thierno Souleymane Baldé, avocat
Me Thierno Souleymane Baldé, avocat

La situation va de mal en pis pour les opposants guinéens détenus depuis novembre dernier à la maison centrale de Conakry. Après la décision de leurs avocats de se retirer de la procédure judiciaire en cours, Ibrahima Chérif Bah, Etienne Soropogui, Ousmane Gaoual Diallo, Mamadou Cellou Baldé, Abdoulaye Bah et Cie ont vu leurs conditions de détention durcies.

Selon leurs avocats, il est leur est interdit désormais de pratiquer leurs activités sportives et même de recevoir des visites, pour certains. Une situation que dénonce Me Thierno Souleymane Baldé, l’un des avocats des opposants, qui dénonce une volonté du pouvoir de liquider ces détenus politiques. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com ce vendredi, 12 février 2021.

« Depuis la décision de retrait des avocats au niveau de l’instruction, les conditions de détention des détenus politiques ont été restreintes davantage, comme une sorte de représailles contre eux. Alors que nous savons que chaque citoyen, quelles que soient les infractions portées à son encontre, a le droit d’avoir l’assistance d’un avocat et de bénéficier d’un procès juste et équitable. Si effectivement la procédure ne respecte pas leurs droits fondamentaux, ils ont le droit de se taire.

Mais, cela ne constitue pas une infraction, un crime ou un acte quelconque qui pousserait l’Etat à durcir les conditions de détention de nos clients. Même étant en prison, ils doivent jouir de leurs droits fondamentaux. Lorsqu’il y a des détenus, l’une des activités qu’on leur recommande, c’est de faire des exercices physiques afin de maintenir leur état physique et moral.

Vous savez que plusieurs personnes sont mortes à la maison centrale, plusieurs autres personnes sont malades. Et aujourd’hui, on décide encore de durcir les conditions de détention de nos clients en leur interdisant de faire des exercices physiques et dans certains cas, d’avoir des visites. L’objectif principal dans ces conditions, c’est leur liquidation physique pure et simple », a laissé entendre l’avocat.

A noter que l’ancien député Ousmane Gaoual Diallo, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, est actuellement malade. L’opposant souffre d’un problème de nerfs qui serait consécutif à son immobilisation en prison. Il a été évacué hier à l’hôpital pour des examens avant de retourner à la maison centrale de Conakry.

Ibrahima Sory Diallo pour Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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