Prévention et gestion des conflits : les jeunes de Kéréma (N’Zérékoré) à l’école de Search for Common Ground

Richard Koty Soomou, président de district de Kéréma

Organisé par Search for Common Ground, un atelier de formation et de renforcement des capacités des comités de paix du district de Kéréma (dans la sous-préfecture de Bounouma, préfecture de N’zérékoré) s’est ouvert le jeudi dernier, 11 février 2021, à la maison des jeunes de Kéréma.

Cette rencontre va s’étendre de quatre jours et elle réunit une trentaine de participants venus des comités de paix de Kéréma et certains jeunes leaders dudit district. Elle est financée par le Fonds des Nations-Unies pour la paix (PBF) et pilotée par le projet de l’infrastructure sociale de paix et le projet FONIKE entrepreneurs sociaux, a appris le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture de N’zérékoré.

Ce sont au total 35 jeunes venus des différentes structures de paix de Kéréma à prendre part à formation. Et, selon Sory 1 Condé, agent de zone à Search for Common Ground, cette rencontre de renforcement de capacité vise à amener les jeunes de Kéréma à un changement de comportement en faveur de la paix dans la préfecture de N’zérékoré.

Sory 1 Condé

« L’atelier porte sur la formation des comités de paix des jeunes de paix sur la prévention, la transformation des conflits selon l’approche Search for Common Ground. Cet atelier est l’impact d’une activité que nous avons organisé avec la synergie entre les projets d’infrastructures de la paix et le projet FONIKE entrepreneurs sociaux pour l’implication des jeunes dans l’apaisement du processus électoral. C’est-à-dire pendant  l’approche des élections présidentielles, nous avons organisé des séries de sessions d’échange dans les quartiers les plus chauds de N’Zérékoré et les villages environnants. Suite à cette activité, les jeunes de Kéréma ont jugé utile de créer un comité de paix. Parce que la majeure partie des cas, lorsqu’il y a des conflits à N’Zérékoré, nous entendons parler des jeunes guerriers de Kéréma, des personnes qui quitteraient Kéréma pour aller à N’Zérékoré faire de la violence. Donc, du coup, pour ne plus que cela se répète et qu’il y ait un changement de comportement au niveau de ces jeunes de Kéréma, il y a une équipe de jeunes qui a décidé de créer un comité de paix pour pouvoir pallier à cela », a expliqué M. Sory 1 Condé.

Pour cet agent de zone à Search for Common Ground, cette formation entre dans la droite ligne de faire des jeunes de Kéréma des acteurs de paix afin de leur ôter le manteau de « guerriers » qui leur ait prêté à tort ou à raison.

« Les outils qui seront utilisés, qu’ils soient utilisés à bon échéant dans le cadre de la prévention, la transformation des conflits et que ces personnes là soient des acteurs de paix au près de leurs pairs et que le district de Kéréma soit un havre de paix dans le cadre de la consolidation de la paix », a dit Sory 1 Condé.

Au cours de cette formation plusieurs modules (prévention et transformation des conflits de l’approche antagonistes vers l’approche collaborative et aussi le module de leadership) seront enseignés aux participants à travers l’approche participative pour galvaniser la jeunesse Kéréma. C’est pourquoi, en prenant la parole à cette rencontre dont il a présidé le lancement, Richard Koty Soomou, le représentant du président du district de Kéréma, a invité les participants à plus de sérieux pour bien assimiler les thèmes du présent atelier, afin de pouvoir restituer les acquis au sein de leurs différents structures.

Richard Koty Soomou, président du district de Kéréma

« Les 10 ans passés, notre préfecture en particulier et notre pays en général a connu des mouvements qui ont endeuillé des familles. Donc, l’ONG vient pour parer à toutes ces éventualités. Vous savez, Kéréma a une mauvaise renommée en ville. Quand bien même que la fois dernière, après les évènements malheureux du 22 mars dernier, les gens disaient que c’était les jeunes de Kéréma qui étaient là. Alors qu’au juste, parmi ces gens là, quand on les remettait devant nous ici, ils ne peuvent pas montrer leur famille. Donc, c’était archi faux. Je voudrais vous dire : vous qui êtes venus suivre la formation, faites du sérieux pour qu’au sortir d’ici, que chacun transmette très fidèlement ce qu’il a pu apprendre », a indiqué Richard Koty Soomou.

A noter que ces 4 jours de formation seront clôturés par une « journée de solidarité » à Kéréma.

De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : 620 16 68 16 / 666 89 08 77

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