Etat et Start-ups locales dans la digitalisation des structures publiques

Mamadi Kaba, consultant en Digitalisation/TELECOM
Mamadi Kaba, consultant en Digitalisation/TELECOM

Par Mamadi Kaba, Consultant en Digitalisation/NTIC/TELECOM : Les Ministères et autres structures de l’Etat se sont lancés dans un processus de dématérialisation et digitalisation de leurs différentes administrations afin de rendre plus facile et plus efficient le traitement des données et services. Cette politique de dématérialisation qui stimule aujourd’hui le pouvoir public est l’une des volontés exprimées par le Chef de l’Etat au lendemain de son investiture à la tête de la 4ème République.

Malheureusement, force est de constater qu’à l’entame de la matérialisation de cette volonté politique, la priorité soit accordée aux entreprises et start-ups internationales, précisément celles de la sous-région. Aujourd’hui, il existe bel et bien des entreprises locales spécialistes dans le digital au même titre que celles de la sous-région et qui sont capables de palier à tout point de vue aux problématiques actuelles. Halte au complexe d’infériorité ! Valorisons nos produits et services locaux ! Pourquoi sommes-nous à la recherche de l’authenticité extérieure ?

L’idée que « le produit/service venant de l’extérieur est toujours meilleur au local » est aujourd’hui un frein énorme au développement économique des start-ups et entreprises locales en République de Guinée.

En plus d’un appui institutionnel de l’Etat afin de promouvoir nos start-ups, leur participation en tant que partenaires et acteurs dans la modernisation de notre administration publique sera un réel coup de pouce pour ces jeunes entreprises talentueuses en manque de moyens financiers.

Sans doute, faire participer nos entreprises locales spécialisées dans le numérique dans cette aventure aura des impacts suivants :

Réduction du chômage ! « Selon le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), 80% de la population active en Guinée est au chômage ». A noter aussi que la fonction publique et le secteur privé n’emploient pas plus de 10% de cette population active. Alors, la seule arme anti-chômage est l’entreprenariat jeune. Une start-up active dans le numérique pourra employer 10 à 100 employés directs en moyenne. A supposer que l’Etat collabore avec 100 à 1000 start-ups locales dans son processus de dématérialisation et de digitalisation, des milliers de jeunes quitteront ainsi de façon très significative du chômage à l’emploi.

L’idée de créer des nouveaux jeunes entrepreneurs est excellente, il sera autant excellentissime de rendre ces nouveaux et anciens jeunes entrepreneurs actifs dans le développement sociaux économique de notre nation ! A mon avis, une première opportunité vient de se présenter. Aux pouvoirs publics et acteurs concernés de la saisir !

Amélioration du Produit intérieur brute (PIB) ! Dans certains pays du monde, les start-ups locales appelées start-up nation représentent en moyenne plus de 4% du PIB à l’instar de la Suède et d’Israël. De façon très claire et simple, je dirais que 60 % du revenu d’une entreprise étrangère est exporté pour servir d’autres tandis que 100 % du revenu des locaux reste et impact positivement le flux économique interne qui agit contre la paupérisation de notre population. Valorisons nos entreprises locales et luttons contre la pauvreté !

Indépendance technologique ! Implémenter une technologie étrangère dans notre administration publique nous rend vulnérable et dépendant de l’origine de ladite technologie. Tandis que l’utilisation de la technologie locale vend l’image de notre Pays et permet à ses créateurs d’exporter leurs produits et services sur la scène internationale. Impossible de faire confiance à un produit/service qui n’attire pas la convoitise de son Pays d’origine.

Dans la politique de modernisation de notre Etat, nos start-ups locales pourront pallier aux besoins d’archivage électronique de notre administration, aux besoins d’échange de données via plateformes électroniques sécurisées, aux besoins en systèmes de gestion de courriers, aux besoins d’applications et systèmes de communication technologique et tant d’autres.

Il est temps qu’une base de données soit créée par les instances en charge de la modernisation de notre administration afin de répertorier et mieux exploiter le potentiel de ces jeunes et entreprises locales dans la modernisation de notre Administration.

Par Mamadi Kaba, Consultant en Digitalisation/NTIC/TELECOM

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