Fermeture des frontières : le PADES demande au régime Alpha Condé de rouvrir la Guinée au Sénégal et à la Guinée Bissau

Mohamed Kaba, coordinateur national du PADES

La fermeture des frontières guinéennes à trois pays voisins (Sierra Léone, Sénégal et Guinée Bissau) constitue une préoccupation pour le Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES). En marge de son assemblée générale hebdomadaire tenue ce samedi, 20 février 2021, la formation politique a interpellé une fois encore le gouvernement sur cette question, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Comme on le sait, le 15 février 2021, le gouvernement guinéen a rouvert sa frontière avec la Sierra Leone, qui avait été fermée unilatéralement depuis le 27 septembre 2020 par le régime Alpha Condé. Si le PADES salue cette réouverture, le parti dirigé par Dr Ousmane Kaba trouve qu’elle est insuffisante. A travers son coordinateur des Affaires administratives, la formation politique appelle les autorités guinéennes à aller plus loin en rouvrant les frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau, qui restent encore fermées.

Mohamed Kaba, coordinateur national du PADES

« C’est vrai que l’un des rôles régaliens de l’État est d’assurer la sécurité de ses frontières, la sécurité de ses populations et leurs biens. Mais, il faut faire attention lorsque ces mesures-là ont des incidences sur la vie des populations. Alors, nous souhaitons qu’il y ait adéquation entre la politique de gestion des frontières et les besoins des populations en termes d’échange et de commerce. Nous avons récemment salué la réouverture de la frontière guinéo-sierra léonaise. Vous  avez vu quel intérêt cela a suscité au niveau des populations des deux pays. Aucun pays, de nos jours, ne peut vivre à vase clos.

Il faut que nos dirigeants aient le courage d’aller vers les autres pour prendre des mesures idoines pour à la fois sécuriser nos frontières et permettre à nos différentes populations de circuler librement. Pour que le peu d’industries qu’on a en Guinée commercent avec l’extérieur. Les pommes de terre pourrissent au Fouta, parce qu’ils ne peuvent plus les exporter. Ce sont des pertes énormes pour ces paysans qui n’ont que ça comme activité. C’est en cela que nous interpellons les autorités à prendre des mesures courageuses et intelligentes pour une meilleure condition de vie de nos populations », a déclaré Mohamed Kaba.

En plus de la réouverture des frontières, ce haut responsable du Parti des Démocrates pour l’Espoir invite le gouvernement guinéen à revoir complètement la situation économique du pays. « Il ne faut pas qu’on se voile la face : nos concitoyens traversent une situation économique extrêmement difficile. On n’a pas besoin d’être expert pour le savoir. Donc il faut qu’on interpelle les dirigeants sur la question. La monnaie guinéenne est en train de se déprécier de façon catastrophique. C’est lamentable. Quand vous prenez le taux de change aujourd’hui, vous verrez que 1€ est à plus de 12 000 francs guinéens.

Et vous savez qu’on a une économie extravertie, c’est-à-dire que nous avons besoin de devises pour avoir de l’extérieur ce que nous ne pouvons pas produire chez nous. Et, quand ces devises sont à ces taux, vous voyez combien de fois cela va peser sur notre économie. C’est pourquoi il est important pour nous d’attirer l’attention des dirigeants sur cette situation qui risque d’être intenable. Donc, il faut d’urgence revoir le plan économique pour sortir nos populations de cette précarité », a dit Mohamed Kaba, coordinateur des Affaires administratives du PADES.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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