Jacques Gbonimy alerte : « la Basse Guinée risque d’être coupée des autres régions… »

Jacques Gbonimy
Jacques Gbonimy, président de l’UPG


L’évolution des travaux de construction de l’autoroute Coyah-Mamou-Dabola inquiète le président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG). Jacques Gbonimy s’est prononcé sur cette question dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com cette semaine. L’opposant désapprouve la stratégie adoptée par la société chinoise qui exécute les travaux, et alerte les autorités guinéennes sur les graves conséquences que cela pourrait entraîner sur la vie de la population.

Lancée en mai 2019, la construction de l’autoroute Coyah-Mamou-Dabola (370 km) risque de s’étendre bien au-delà de la durée contractuelle qui est de 33 mois. Déjà ralentis par l’avènement de la pandémie de Covid-19 et la dernière saison des pluies, les travaux avancent aujourd’hui encore à pas de caméléon. En plus de cette lenteur, la stratégie mise en œuvre sur le terrain ne rassure pas l’opposant Jacques Gbonimy. Le président de l’UPG redoute les conséquences que la poussière qui se dégage de cette route peut engendrer sur la santé des populations riveraines.

« Le fait de décaper toute la route : on a enlevé le goudron qui était là et on a créé de la poussière sans qu’elle ne soit arrosée, fait qu’il y a de la poussière partout. Les Chinois ne travaillent que par endroits, et ils n’arrosent que là où ils sont en train de travailler. Les autres tronçons ne sont pas arrosés, et c’est de tonnes de poussière qui montent dans l’air. Ce qui est dangereux pour la santé des citoyens. Les populations riveraines sont extrêmement exposées à des maladies pulmonaires à cause de la poussière qui monte. Je pense que les Chinois auraient dû prendre tronçon par tronçon pour avancer au lieu de décaper toute la route, des centaines de kilomètres sans que cette distance ne soit occupée de tout le long », estime ce leader politique.

D’ailleurs, l’ancien commissaire à la CENI pense que c’est cette poussière qui est à l’origine de la brume sèche constatée ces derniers jours à Conakry et ses environs. « Tout dernièrement, on a parlé de la poussière à Conakry et les gens ont accusé le Sahel et autre. Mais non, c’est la poussière qui vient de ce tronçon. C’est des tonnes de poussière qui montent avec les véhicules qui passent. Si ton véhicule n’est pas climatisé, tu es obligé par moment d’attendre quand un véhicule est devant toi, qu’il s’éloigne avant que tu ne passes, parce que tu ne pourras pas rouler. La visibilité n’est pas là à cause de la poussière », fait-il remarquer.

Jacques Gbonimy interpelle les autorités guinéennes sur cette situation. Il appelle à la prise de dispositions pendant qu’il est encore temps. Car, dit-il, si la saison pluvieuse intervient dans de telles conditions, la Basse Guinée risque d’être coupée des autres régions du pays. « La deuxième conséquence va être pendant la saison des pluies, parce qu’il n’y aura plus de route. Quand vous prenez les grandes collines : Labota et Yombokhouré,la route est totalement détruite, l’ancien goudron est enlevé et c’est une poussière extrême qui est là.

Donc, cette poussière va se transformer en boue quand la saison des pluies va commencer. Et, les Chinois ne pourront pas occuper tout le tronçon avant ces pluies. L’ampleur même des travaux sur la route ne montre pas qu’ils sont en train de travailler. Le gouvernement doit prendre des décisions urgentes pour ne pas que la Basse Guinée soit coupée des autres régions du pays en saison pluvieuse », a dit le président de l’UPG.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41  

 

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