Des femmes manifestent devant Sékhoutouréyah : « nous sommes venues voir Alpha Condé… »

Plusieurs femmes ont manifesté ce mercredi matin, 10 mars 2021, devant le palais Sékhoutouréyah, à Conakry. Elles sont venues interpeller le président Alpha Condé sur la fermeture de l’usine de la société Cashew International Holding, située à Kagbelen, dans la commune urbaine de Dubréka.

Selon les témoignages recueillis sur le terrain par un journaliste de Guineematin.com, l’usine de Cashew International Holding (spécialisée dans la transformation des noix de cajou) est fermée depuis trois ans, suite à un contentieux qui oppose la société à la banque UBA. Préoccupée par cette situation, la représentante de la société en Guinée est venue avec plusieurs employées de l’usine pour solliciter l’aide du président Alpha Condé afin de sortir de cette impasse.

« Nous sommes là aujourd’hui pour rencontrer le père de la nation, le président Alpha Condé, pour qu’il nous vienne en aide. Qu’il vienne essuyer les larmes aux yeux des femmes qui souffrent. La société avait recruté plus de 400 femmes qui parvenaient à subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, toutes ces femmes sont au chômage, ces femmes pleurent. Donc nous sommes venues voir le président de la République pour qu’il intervienne afin que la banque UBA nous laisse travailler », a expliqué Salima Wima Nabé, représentante de la société Cashew International Holding en Guinée.

Elle reconnaît que sa compagnie doit de l’argent à UBA, mais elle souhaite que la banque accepte de rouvrir l’usine pour permettre à Cashew International de rembourser cette dette. « C’est vrai, nous le reconnaissons, nous avons fait un prêt de 20 millions de dollars auprès de la banque UBA. Mais actuellement, la banque refuse toute négociation. Elle ne nous laisse même pas l’opportunité de rembourser cet argent.

Parce que vous devez de l’argent à quelqu’un, il faut travailler pour pouvoir le rembourser. Mais la banque est venue, elle a saisi l’usine, et elle refuse toute négociation. Nous sommes prêts à rembourser, nous sommes prêts à toute négociation, mais la banque ne veut pas, hélas. Aujourd’hui, les employés de cette usine, dont 424 femmes et plus de 285 hommes, sont tous au chômage », a dit Mme Salima Nabé.

Les manifestantes voulaient être reçues par le chef de l’Etat, mais cet objectif n’a pas été atteint. Après quelques discussions avec les bérets rouges qui gardent le palais présidentiel et la CMIS N°20 qui a été déployée pour le maintien d’ordre, elles se sont dispersées dans le calme.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 620589527/654416922

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