Primature ivoirienne, les candidats ne se bousculeront plus

Hamed Bakayoko, défunt Premier ministre ivoirien
Hamed Bakayoko, défunt Premier ministre ivoirien

Au rythme où vont les choses, les candidats au poste de Premier ministre ne vont pas se bousculer au palais présidentiel ivoirien. Quelques mois seulement après la disparition d’Amadou Gon Koulibaly, son successeur passe l’arme à gauche. Hamed Bakayoko tire sa révérence à 56 ans.

Après cette autre disparition, les commentaires vont bon train. D’autant plus qu’il y a une grave crise de confiance entre Ivoiriens. Dans un pays où les supputations dominent encore le débat, on voit toujours la main de quelqu’un derrière la mort d’un homme. Et dans le cas présent, c’est Alassane Ouattara qui est pinté d’un doigt accusateur.

Mais au-delà de ces supputations et spéculations, une chose est désormais sûre, la succession du président ivoirien pose un véritable problème. Il a fallu moult tractations pour nommer le défunt Premier ministre. Parce qu’on estimait qu’il n’avait pas la carrure et la stature d’Amadou Gon Koulibaly. Mais comme dit l’adage africain, à défaut de la mère on se contente de la grand-mère.

Après cet autre décès, le RHDP pourrait difficilement trouver un Premier ministre. Encore moins un dauphin à Ouattara. Et c’est là que certains soupçonnent le président ivoirien. Lequel souhaiterait positionner son frère pour sa succession. Ce qui aurait été une pilule difficile à avaler si tous les ténors du parti étaient vivants.

Ainsi, au lieu d’écarter un concurrent par des méthodes que l’on connait sous d’autres cieux, la nature est en train de faire ce travail pour les Ouattara. En ce qui concerne le troisième mandat du président ivoirien, les grandes puissances en général et la France en particulier l’ont soutenu sous le prétexte qu’il n’avait plus de remplaçant après la mort de M. Koulibaly. Ce qui est une insulte au peuple ivoirien.

Avec la mort de Hamed Bakayoko, Ouattara et ses protecteurs pourraient donc justifier un pouvoir à vie en Côte d’Ivoire. D’où, justement, les spéculations qui font croire que le chef de l’Etat serait d’une manière ou d’une autre derrière cette situation. Une thèse qu’on pourrait difficilement prouver dans la mesure où les défunts ont été hospitalisés dans les plus grands hôpitaux du monde.

Mais encore une fois, la politique a des raisons qu’aucune raison ne peut comprendre et expliquer. Le moins que l’on puisse dire donc est que la suite des événements nous apportera sa part de vérité. Si Alassane Ouattara ne veut faire aucune transition entre le palais présidentiel et le cimetière on pourrait justifier la thèse de complot.

Ou s’il veut se faire succéder par un autre Ouattara ce sera encore la même chose. Par contre, s’il trouve demain un autre Premier ministre et dauphin, toutes ces accusations et spéculations vont s’effondrer comme un château de cartes.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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