Télécommunications en Guinée : baisse des emplois directs et hausse des emplois temporaires

Kaba Mamadi, Consultant en digitalisation, NTIC, TELECOM
Kaba Mamadi, Consultant en digitalisation, NTIC, TELECOM

Par Kaba Mamadi, Consultant en digitalisation, NTIC, TELECOM : Avec un revenu annuel déclaré de 5 458 Milliards de francs guinéens par seulement les opérateurs de téléphonie en République de Guinée, en 2020, inutile de rappeler le potentiel qu’a le secteur de l’économie numérique dans notre Pays.

Cependant, quel impact ce potentiel a sur le taux de chômage et la stabilité des emplois dans le secteur ? Pour répondre à cette question il est important de rappeler qu’en 2015, le nombre d’emploi dans le secteur de la téléphonie était de 1 683 contre 1 285 en 2020 ; soit, une baisse de 23,64% en cinq ans.

Dans la même logique, le nombre d’employés permanents du secteur en 2015 était de 1 166 ; soit 69,28 % du nombre total d’employés contre 726. Ce qui fait 56,49% du nombre total d’employés en 2020. De façon simple, en plus de la baisse des emplois entre 2015 et 2020, il est malheureusement à constater une baisse progressive des emplois permanents en faveur des emplois temporaires dans le secteur.

Voir Tableau 2 Observatoire annuel des marchés ARPT-2020 et 2019, ci-dessous

 

Tableau 2: Emplois chez les opérateurs de téléphonie mobile

EMPLOIS 2016 2017 2018* 2019 2020
PERMANENTS 916 790 745 749 726
TEMPORAIRES 305 545 398 390 559
TOTAL  1 221 1 335 1 143 1 139 1 285

Source : Opérateurs de téléphonie mobile

*Les données de 2018 ont été retraitées

Tableau 2 : Emplois chez les opérateurs de téléphonie mobile

EMPLOIS 2015 2016 2017 2018* 2019
PERMANENTS 1 166 916 790 745 749
TEMPORAIRES 517 305 545 398 390
TOTAL  1 683 1 221 1 335 1 143 1 139

Source : Opérateurs de téléphonie mobile

*Les données de 2018 ont été retraitées

Kaba Mamadi, Consultant en digitalisation, NTIC, TELECOM

La cause principale de cette réalité malheureuse est à mon avis la présence et l’autorisation par la loi des activités de sous-traitance (Bureau d’intérim) non accompagnées par des dispositifs efficaces de contrôle et de régulation. Oui, une inspection de travail existe dans notre Pays ! Mais est-elle soucieuse du bien-être et de la garantie des emplois ?

De l’autre côté, la gourmandise de nos sociétés de téléphonie à faire plus de gain et moins de dépenses surtout celles liées aux employés locaux est à signaler. Financièrement, un employé permanent coûte plus cher qu’un employé temporaire, même si, de façon générale, l’employé indirect produit plus de résultat probant que l’autre ; particulièrement dans le secteur des télécommunications, un constat personnel.

Des stages de deux ans sans embauche, à l’application indéterminée des contrats liés aux tâches par des sociétés de téléphonie et bureaux d’intérim de la place, il est important que le pouvoir publique s’attelle à garantir le peu d’emplois de façon générale dans le pays.

Garantir et réguler l’employabilité dans le secteur des télécommunications est à mon avis le moins complexe, sachant qu’il est dominé par un seul opérateur détenant plus de 60% du marché des services et un autre dominant le marché des infrastructures mais plus intéressés à desservir leurs banques à l’extérieur de nos frontières que de veiller au bien-être des locaux.

Par Kaba Mamadi, Consultant en digitalisation, NTIC, TELECOM

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