Un adolescent a été tué par l’explosion d’une grenade survenue hier, mardi 30 mars 2021, à Kindia. Deux autres personnes ont été blessées suite à cette explosion, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.
Le drame est survenu aux environs de 12 heures, dans le secteur Rails du quartier Féréfou 2. Selon les témoignages recueillis sur place, la grenade et d’autres minutions se trouvaient dans le tiroir d’un lit appartenant à l’ex épouse d’un militaire. Après leur divorce, le couple a déménagé, laissant leur lit dans la cour de la concession où ils habitaient. Pendant trois ans environ, ce lit est resté abandonné sur les lieux.
Mais ce mardi 30 mars, la propriétaire du lit est venue le déplacer pour le garder à un bon endroit. Elle a sollicité l’aide d’Alhassane Kourouma, 17 ans, élève en classe de 9ème année, au collège Tafory. C’est ainsi que le jeune homme a vu cette grenade dans le tiroir. Et, il a décidé de l’ouvrir pour voir de quoi s’agit-il. Lorsqu’il s’est rendu compte qu’il s’agit d’un objet dangereux, il était déjà trop tard, témoigne André Vadel Kamano, qui a été blessé dans cette explosion.
« Mon petit Alhassane est venu me trouver à la maison, il m’a proposé de sortir faire du thé. Mais, lorsqu’on sortait de la maison, cette femme a appelé le petit pour lui demander de l’aider à faire rentrer son lit à la véranda. Le petit à son tour m’a dit de l’aider. Dès qu’on a essayé de déplacer le lit, les tiroirs se sont ouverts. Dans ces tiroirs, il y avait des balles, des chargeurs et un autre objet qu’on ne connaissait pas (la grenade, ndlr).
Dès que j’ai vu ça, j’ai demandé à la dame si son ex-mari est un militaire, elle m’a répondu par l’affirmative. Je lui ai dit alors de prendre tous ces effets et les emporter, car nous nous faisons souvent du thé dans les parages. C’est pendant qu’elle cherchait un caoutchouc pour mettre lesdits objets dedans que le petit a pris l’autre objet en forme de bois (la grenade, ndlr) pour le manipuler. Dès qu’il a commencé à l’ouvrir, la fumée a commencé à sortir.
C’est ainsi qu’il m’a appelé. Mais quand j’ai vu ça, j’ai décidé de m’éloigner et lui aussi il a voulu refermer l’objet. C’est à ce moment-là qu’il y a eu l’explosion et il est mort sur place », explique ce témoin de la scène, rencontré à l’hôpital régional de Kindia, où il reçoit des soins avec la propriétaire du lit qui est également blessé. De son côté, Alhassane Kourouma, la victime, a été inhumé le même jour par sa famille. Ce, après le constat des services de sécurité.
Son tuteur, Amadou Soumah, pointe du doigt la responsabilité du militaire et de son épouse dans ce drame. « On peut dire que c’est un accident. Mais quand on revoit les choses, on peut dire que c’est l’irresponsabilité du militaire et sa femme qui a tué le petit. Parce que selon nos informations, le lit que la dame est venu déplacer aujourd’hui était à la merci des habitants de cette cour depuis 2018, et nous sommes en 2021.
Donc pendant presque trois ans, lui et son mari savaient que ces effets explosifs sont là-bas dans la cour, mais ils n’ont rien fait. Alors leur irresponsabilité fait partie. Mais nous, on ne peut rien. On a inhumé notre mort et c’est aux autorités de clarifier les choses », a laissé entendre cet enseignant.
Blessée au pied, la dame Fatoumata Hawaou Diallo, propriétaire du lit en question, est placée sous surveillance des services de sécurité à l’hôpital régional de Kindia.
De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com
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