Les menaces brandies cette semaine par le maire de Kankan ne semblent pas inquiéter les boulangers évoluant dans cette ville. Après la sortie de Mory Kolofon Diakité qui a promis de faire arrêter toute personne qui vendrait la miche de pain à 3000 francs, la corporation a répliqué de façon cinglante. Les boulangers disent à qui veut l’entendre qu’ils ne reviendront pas sur leur décision d’augmenter le prix du pain, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la capitale de la Haute Guinée.
« Quiconque on trouve en train de vendre le pain à 3000 francs, il sera arrêté et traduit devant les juridictions compétentes pour sabotage et activités fantaisistes ». C’est en substance ce qu’a déclaré il y a quelques jours le maire de la commune urbaine de Kankan, Mory Kolofon Diakité, suite à la décision des boulangers locaux d’augmenter le prix de la baguette de pain de 2000 à 3000 francs. Après cette annonce, les fabricants de pain de la ville se sont réunis au domicile du secrétaire général de l’Union régionale des boulangers de la Haute Guinée. A l’issue de la rencontre, ils ont annoncé leur rejet du prix fixé par l’autorité locale et le maintien de leur décision de vendre la baguette de pain à 3000 francs.
« Les boulangers de la Haute Guinée n’ont pas accepté de vendre un pain à 2000 GNF. Parce que cela ne nous arrange pas et ça n’arrange pas aussi la population. Le maire a proféré des menaces à notre encontre, on ne sait pas ce qui va se passer après, mais nous allons continuer à vendre le pain à 3000 GNF, si Dieu le veut bien. C’est la décision qui a été prise après concertation avec tous les boulangers de la Haute Guinée », a déclaré Ibrahima Baréka Baldé, secrétaire général de l’Union régionale des boulangers de la Haute Guinée.
Les boulangers justifient leur décision de revoir à la hausse le prix du pain par l’augmentation du prix du sac de farine. « Depuis que le sac de farine était vendu à 180 000 GNF, on vendait le pain à 2000 GNF. De nos jours, le même sac coûte entre 340 000 et 350 000 GNF, on vend encore le pain à 2000 GNF. On ne peut pas continuer comme ça, c’est pourquoi nous avons décidé d’augmenter le prix du pain, tout en veillant au respect du poids normal », a dit Ibrahima Baréka Baldé.
A noter que depuis la sortie du maire, deux prix sont pratiqués dans la commune urbaine de Kankan. Certains vendent la miche de pain à 2000 francs et d’autres à 3000 francs.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com