La journée du mercredi, 7 avril 2021, a été marquée par une violente manifestation dans la ville de Kouroussa. Plusieurs jeunes ont battu le pavé contre la société minière Kouroussa Gold Mining (KGM) qu’ils accusent de leur avoir retiré un domaine aurifère qu’ils exploitaient de façon artisanale. Très en colère, les manifestants ont attaqué la préfecture et la mairie de Kouroussa, où ils ont causé beaucoup de dégâts matériels, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Kankan.
Depuis 2017, un bras de fer oppose certains orpailleurs de Kouroussa aux autorités autour de l’exploitation d’un domaine aurifère, qui était occupé à l’époque par une société minière. Selon le préfet de Kouroussa, Souleymane Keïta, la société minière Kouroussa Gold Mining (KGM) a racheté cette société. Ensuite, les orpailleurs ont sollicité l’obtention d’une partie du domaine exploitable, sans succès. Et jusqu’à maintenant, ils n’ont pas abandonné cette revendication.
« Depuis 2017 jusqu’à maintenant, les orpailleurs cherchent à envahir une partie du domaine. Pourtant la société qui exploitait le domaine a été rachetée par Kouroussa Gold Mining, qui n’a même pas encore commencé à exploiter le domaine. Les orpailleurs se sont mobilisés pour venir me dire de leur céder une partie du permis d’exploitation, je leur ai dit que ce n’est pas dans mes prérogatives », expliqué le préfet de Kouroussa.
C’est ainsi que ce mercredi, les orpailleurs se sont attaqués aux installations de la société Kouroussa Gold Mining (KGM), où ils ont incendié beaucoup de d’engins. Ensuite, ils ont mis cap sur la mairie et la préfecture, où ils ont fait également d’importants dégâts matériels. « La réalité est que les engins ont été brûlés, les bureaux saccagés. Après là-bas, ils sont venus à la mairie, ils ont cassé le portail et saccagé les lieux, avant de venir à la préfecture. Ici aussi, ils ont saccagé le portail et sont entrés dans les locaux. Mais finalement, j’ai parlé avec eux et ils ont rebroussé chemin », ajoute M. Souleymane Keïta.
Contrairement à ce qui a été annoncé par les manifestants, le préfet de Kouroussa soutient que ce ne sont des Burkinabés qui travaillent dans la zone conflictuelle. « Ce n’est pas des Burkinabés, parce qu’il y a un point d’appui (PA) là-bas. La dernière fois, le président Alpha Condé a débloqué un fonds pour donner aux militaires afin de déguerpir tous les Burkinabés de nos sites aurifères. Cela été fait partout en Haute Guinée. Donc il n’y a pas de Burkinabés là-bas », a-t-il laissé entendre.
Le préfet annonce l’ouverture d’une enquête pour identifier et interpeller les auteurs de ces violences.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com