Procès du journaliste Amadou Diouldé Diallo : « le parquet tient un réquisitoire nuisible » (Me Béa)

L’heure est encore à la phase des réquisitions et plaidoiries dans le procès d’Amadou Diouldé Diallo devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Et, comme on pouvait s’y attendre, tous les avocats qui se sont encore succédé à la barre, ont plaidé la libération de ce journaliste sportif et historien guinéen, qui croupit en prison depuis le 1er mars dernier.

Mais, les réquisitions du procureur Sidy Souleymane N’Diaye demandant au tribunal de renvoyer sa décision à trois semaines a irrité la défense. Me Salifou Béavogui a d’ailleurs qualifié les propos du parquet de « réquisitoire nuisible ». L’avocat a laissé entendre que le parquet de Dixinn peut même placer un cercueil volant sous mandat de dépôt, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes qui est actuellement au TPI de Dixinn.

Tout a commencé quand Me Alsény Aïssata Diallo (un des avocats de la défense) a demandé au tribunal de rendre sa décision sur siège pour permettre au prévenu, Amadou Diouldé Diallo, de regagner aujourd’hui son domicile.

« Nous (avocats de la défense) voulons tous vous dire que nous plaidons non coupables et nous demandons le renvoi de notre client des fins de la poursuite. Et, nous vous prions de mettre le dossier en délibéré et de le vider sur siège pour permettre à notre client de rentrer chez lui. Mais, si par extraordinaire vous devez renvoyer cette affaire à une date ultérieure, nous vous prions de libérer notre client, le mettre à notre disposition, en attendant votre décision », a dit Me Alsény Aïssata Diallo.

Immédiatement, le ministère public est venu répliquer avec un ton ferme, en demandant le rejet de la demande de mise en liberté du prévenu. « Monsieur le président, nous sollicitons le renvoi du dossier à trois semaines pour des motifs pertinents liés aux risques de répéter l’infraction. Donc, nous vous demandons de rejeter la demande de mise en liberté d’Amadou Diouldé Diallo et de mettre le dossier en délibéré pour décision être rendue dans trois semaines», a requis le procureur Sidy Souleymane N’Diaye.

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du côté de la défense. Me Salifou Béavogui (qui voulait se contenter des plaidoiries de ses collègues), est entré dans une grande colère contre le parquet. L’avocat a laissé entendre que le parquet de Dixinn est répressif dans l’âme.

« Le parquet tient un réquisitoire nuisible. Nous quittons maintenant le terrain du droit pour faire du mal… Voyez-vous les intentions du procureur ? J’ai peur, j’ai une autre image de ce parquetier. Je vous dis, envoyez un cercueil volant au parquet de Dixinn, il sera placé sous mandat de dépôt. Il veut museler tout le monde. Je suis révolté. C’est un parquet qui est contre tous ceux qui ne suivent pas la ligne du parquet. Il a dit ici qu’il est répressif dans l’âme…

Monsieur le président, ne suivez pas le procureur. Lui, il ne s’est limité qu’à Dixinn. Vous, vous connaissez la Guinée, ce n’est pas ici que vous vous limitez. Il (le procureur) nous a trop fait souffrir ici. Il prend toujours des innocents pour les mettre en prison », a lancé Me Salifou Béavogui.

Les réquisitions et plaidoiries se poursuivent encore devant le tribunal.

Nous y reviendrons !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

 

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