Détention sans jugement des opposants en Guinée : ADC-BOC dénonce le pouvoir et l’UFDG

Honorable Dr Ibrahima Sory Diallo, président de l’ADC-BOC
Honorable Dr Ibrahima Sory Diallo, président de l’ADC-BOC

Quand est-ce que les opposants arrêtés suite à l’élection présidentielle contestée du 18 octobre 2020 seront-ils jugés ? C’est la question que se posent incessamment les proches de ces détenus politiques. Six mois après leur arrestation, rien n’augure la tenue rapide du procès de ces responsables et militants de l’opposition guinéenne, incarcérés à la Maison centrale de Conakry.

Une situation que déplore Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti ADC-BOC (Alliance Démocratique pour le Changement-Bloc de l’Opposition Constructive) et député à l’Assemblée nationale. Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com, ce samedi 24 avril 2021, l’opposant a demandé aux autorités judiciaires de mettre en priorité ce dossier pour que les accusés puissent être rapidement situés dans leurs droits.

« D’abord, nous disons que le retard de la tenue du procès s’explique par deux raisons. La première, c’est la lenteur administrative. Les autorités judiciaires doivent œuvrer de sorte que les citoyens interpellés pour des actes criminels soient rapidement situés sur leur sort. Parce que lorsque vous continuez à garder les gens en prison, sans jugement, vous violez leurs droits parce qu’ils sont présumés innocents.

Et, vous les mettez en danger, parce que celui qui est en prison est exposé à tout. Donc on ne peut pas continuer à gérer ce problème comme s’il n’y avait pas un appareil judiciaire qui fonctionne en Guinée. Ensuite, il y a le fait que les organisations de défense des droits de l’homme et même le parti dont plusieurs responsables sont en prison (l’UFDG, ndlr) ne communiquent pas suffisamment sur le sujet.

Il y a vraiment des problèmes qu’il ne faut pas taire. Il faut les signaler pour amener les autorités judiciaires à mettre en priorité cette situation. Parce que vous n’êtes pas sans savoir que les élections législatives et présidentielles ont entraîné beaucoup de victimes. Donc, si nous sommes devant une situation comme ça où des gens sont considérés comme des criminels, il faut qu’on sache s’ils sont réellement des criminels ou si les criminels se sont cachés derrière eux.

Donc moi, je ne suis pas d’accord avec le fait qu’on continue de garder les gens en prison comme ça, alors que beaucoup d’entre eux se plaignent de maladie. Cela peut même salir l’image du pays. Parce que les organisations au niveau international vont accuser la Guinée de violation des droits de l’homme. C’est ce qu’il faut rappeler aujourd’hui aux responsables judiciaires de notre pays pour qu’on puisse voir quand est-ce que les gens seront jugés », suggère Dr Ibrahima Sory Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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