Stage de Gnagna Barry en Suisse : le Horoya joue-t-il la montre pour faire capoter le projet ?

Yakhouba Gnagna Barry
Yakhouba Gnagna Barry

Comme annoncé précédemment, Yakhouba Gnagna Barry, attaquant du Horoya AC est invité en Suisse pour un stage d’un mois (du 30 avril au 30 mai 2021) par le FC Sion Olympique des Alpes SA. Son club d’origine (le Santoba FC) a déjà donné son autorisation pour ce voyage de ce talentueux joueur, mais les choses coincent avec le Horoya AC (club où Gnagna Barry joue depuis près d’un an sur la base d’un prêt avec possibilité d’achat).

Les dirigeants ne veulent pas exprimer ouvertement leur opposition au départ de ce joueur qui garnit fièrement ses rangs. Ils sont dans la logique de « ni Oui, ni Non » et jouent la course de la montre pour torpiller cette opportunité de stage qui pourrait débouchée à un début de carrière européenne très prometteuse pour Gnagna Barry.

Aujourd’hui, ce ne sont plus de simples bruits de couloir. Le projet de stage de Yakhouba Gnagna Barry à FC Sion en Suisse n’est pas vu d’un bon œil par les responsables du Horoya athlétique club de Guinée. Publiquement, la direction des rouge et blanc de Matam dit ne pas être opposée au départ de l’actuel meilleur attaquant du championnat guinéen. Mais, dans la réalité, sur le terrain, rien n’est fait et rien n’est en train d’être fait par le Horoya AC pour faciliter ce départ. Sur place, on préfère s’abriter derrière l’argument selon laquelle « tout dépend du joueur » pour masquer leur lourdeur de main.

« Ce n’est que le jeudi, 22 avril, que nous (Horoya) avons été officiellement saisi par son club Santoba. Ce que je sais, c’est que Gnagna est sur prêt à Horoya et que nous allons examiner le dossier, ensuite engager des négociations avec le club. À notre fort étonnement nous avons entendu hier dans la presse que le Horoya a bloqué le joueur. Or, nous n’avions pas reçu de notification de la part de Santoba. Les gens racontent qu’on a bloqué, mais on n’a jamais bloqué. C’est une opportunité. On va analyser le dossier, si c’est bénéfique pour le gosse, on va le libérer. Au cas contraire on va essayer de discuter avec le joueur et son Santoba, c’est ça le principe. Si toutefois il n’y a pas d’issue, on (le Horoya) sera obligé de le laisser partir. Parce que c’est un prêt. Donc, normalement si le joueur est favorable, il va partir. On ne peut pas retenir un joueur au delà de sa volonté. Cela n’existe nulle part dans le monde. Nous, nous sommes là pour la Guinée et le développement du football guinéen. Donc, nous n’allons pas freiner le développement d’un joueur. Quand un joueur ne veut pas joueur pour vous, vous le libérez », a confié Mamoudou Dioumessy, le chargé à l’organisation du Horoya AC, dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, vendredi 24 avril 2021.

Seulement, l’argument est loin de séduire. Car, au Santoba FC (club d’origine de Gnagna Barry) on affirme avoir « tout fait » pour entrer en contact avec les dirigeants du Horoya AC, en vain. Titi Diaby, le président de Santoba FC, dit avoir même adressé, depuis le 17 avril dernier, un courrier aux responsables du Horoya AC. Malheureusement, il n’aurait pas encore eu de retour de la part du club. Et, cette indifférence du Horoya AC, Titi Diaby aurait écrit aux responsables du champion du championnat guinéen pour leur part de cette opportunité offerte à Gnagna Barry par le club Suisse FC Sion.

« C’est vrai qu’il a un club Suisse qui est intéressé par les services de Gnagna pour qu’il vienne passer un petit moment de stage en Suisse. C’est un club de première division FC Sion… Nous nous sommes favorables à ce qu’il (Gnagna Barry) vienne faire ce test, mais avec l’accord du Horoya. Le problème est qu’on a essayé à plusieurs reprises de joindre le Horoya par téléphone, sans succès. C’est pourquoi, depuis le 17 avril, nous (Santoba FC) avons adressé un courrier au président et au secrétaire du club pour savoir si oui ou non ils peuvent se passer du service du garçon (Gnagna Barry) pendant deux ou trois semaines. Malheureusement, il n’y a eu aucune suite, aucune réponse. Et pourtant, c’est tout ce qu’on attend d’eux. Avant d’envoyer ce courrier, j’ai tenté de joindre leur président et d’autres responsables, mais aucune suite. De toutes les façons, Gnagna Barry est en prêt à Horoya jusqu’en fin de saison peut-être en juin ou juillet 2021. En fin de saison, l’avenir nous en dira si le petit va accepter de continuer à Horoya ou il viendra tenter l’aventure européenne comme Naby Keita et autres », a indiqué Titi Diaby.

Au Horoya AC, on voudrait faire croire qu’on a le souci de faire éviter à Gnagna Barry les conséquences d’une promesse d’avoir un paradis un paradis et de tomber à quatre pattes sur terre. On laisse entendre que la plus part des joueurs qui quittent le pays avec « un stage assorti de contrat » finisse dans la rue en Europe. « C’est le cas Paye. On a crié que celui-ci va aller signer un contrat professionnel non ? Où se trouve-t-il aujourd’hui ? Il n’est même pas dans un club de national », marmonne un responsable du Horoya.

Sauf que pour ce cas qu’il cite en exemple, c’est aussi le Horoya qui avait fait obstacle contre la volonté manifeste du joueur de s’envoler pour le vieux continent pour une nouvelle aventure sur le rectangle vert. D’ailleurs, Paye voulait tellement partir qu’après l’échec de son projet qui était pourtant prometteur, il a utilisé ses propres moyens pour aller en Europe, sans même ses documents de joueurs professionnel. Et, donc, si on devait tirer une leçon de cette triste aventure de Paye (qui brillait de mille feux dans le championnat guinéen), on serait forcé de dire qu’il doit sa galère, son triste sort au Horoya AC.

Aujourd’hui, nous sommes à moins d’une semaine de la date butoir pour Gnagna Barry de se rendre en Suisse. Et, le Horoya est toujours en train de se tourner les pouces et refuse de donner une réponse claire sur la position du club concernant ce stage. Mais, pour Titi Diaby, au cas où le Horoya refuserait de laisser partir Gnagna Barry pour ce stage en Suisse, on attendra la fin de la présente saison du championnat guinéen pour prendre de la décision sur la continuation de son joueur à prêter ses services aux rouge et blanc de Matam.

« Si le Horoya n’accepterait pas de le lâcher d’ici la fin du saison, alors en fin de saison on verra. Parce qu’il faut respecter aussi ce qui nous lie à Horoya. La lettre d’invitation nous parle du 30 avril. Passé ce délai, il va falloir rediscuter avec le club Suisse et le joueur. Parce que tout revient à la volonté du joueur. Mais, comme le club Suisse est intéressé, peut-être même après, en fin de saison, ils vont revenir à la charge même si c’est pour un simple stage. Parce que c’est difficile d’engager un joueur qu’on n’a pas vu », a indiqué le président du Santoba FC.

A suivre !

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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