Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, les travailleurs de la société minière WAP ont manifesté avant-hier, mercredi 28 avril 2021. Les protestataires exigent de meilleures conditions de vie et de travail, ainsi que le renouvellement du bureau de leur syndicat. Et, ces travailleurs mécontents ne sont pas allés de mains mortes pour se faire entendre. Ils ont brûlé des pneus, bloqué la route qui mène au port minier de Dapilon et empêché le transport de la bauxite. Ils ont aussi échangé des pass (jets de pierres contre gaz lacrymogènes) avec les forces de l’ordre (des gendarmes) qui y ont été déployés pour les disperser. Et, depuis, une chasse à l’homme aurait été ouverte contre Lancinè Diallo, le porte-parole des travailleurs en rogne, par les forces de l’ordre sur ordre de la direction de la société WAP en complicité avec les autorités administratives de Boké.
« Je suis le porte-parole des travailleurs ! La direction a dit que c’est moi qui fais révolter les gens. Donc, on veut m’arrêter à tout prix. Depuis le mercredi, après la manifestation, les gendarmes sont à ma recherche. La direction de la société WAP les a payés pour qu’ils m’arrêtent. Ils savent que je suis écouté et les travailleurs ont confiance en moi. Les gendarmes ont déjà bloqué mon téléphone, ma voiture et tous mes objets qui sont à l’intérieur du véhicule. Aujourd’hui, j’ai peur et je suis caché quelque part pour les échapper », a confié à Guineematin.com Lancinè Diallo, depuis son lieu de cachette ce vendredi.
Selon des informations confiées à Guineematin.com, quatorze (14) personnes (des travailleurs de la société WAP) ont été interpellées mercredi lors de la « manifestation de réclamation ». Et, désormais, ce sont les présumés cerveaux de ce mouvement de protestation qui sont activement recherchés par les forces de l’ordre. C’est pourquoi, Lancinè Diallo demande au président Alpha Condé de s’impliquer pour leur tirer de la misère dans laquelle ils sont maintenus par les chinois de la société WAP.
« Depuis 2015, nous souffrons. Et, cette souffrance continue. Je demande au président de la République de venir mettre une règle entre nous et les chinois. Alpha Condé n’a qu’à venir nous sauver. Tous les chinois qui sont là sont devenus riches. Toutes leurs primes sont payées, ils ont un très bon salaire. Ils ont fini de préparer leur avenir. Mais, nous, les Guinéens, on est abandonné, nous sommes sans défense. Depuis toutes ces années, nous travaillons ; mais, nous ne gagnons presque rien. Notre salaire ne vaut rien. C’est à peine si on arrive à manger régulièrement pendant tout le mois avec notre salaire. Le salaire est très insuffisant. Même nos bulletins de paie sont falsifiés et l’argent est diminué. On ne touche plus le même montant qu’on touchait au début. Le protocole qu’on a signé le 16 Avril n’est pas respecté. Rien ne va ici », a indiqué Lancinè Diallo.
De Boké, N’Diaré Diallo pour Guineematin.com
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