Journée internationale des travailleurs : Elhadj Moustapha N’Diaye de la CNTG annonce les couleurs

Elhadj Mamadou Moustapha N'Diaye, Membre du secrétariat exécutif de la CNTG, Chargé du département éducation ouvrière
Elhadj Mamadou Moustapha N’Diaye, Membre du secrétariat exécutif de la CNTG, Chargé du département éducation ouvrière

L’humanité célèbre aujourd’hui, samedi 1er mai 2021, la journée internationale des droits des travailleurs. Et, cette célébration intervient dans un contexte assez particulier, marqué par la crise sanitaire liée au coronavirus. Ainsi, en Guinée où les rassemblements sont encore interdits, aucune célébration n’est prévue par la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG). Cependant, avec le slogan « création d’emplois et nouveau contrat social », cette centrale syndicale a préparé une déclaration au siège du Conseil Economique et Social (CES) pour parler des défis et perspectives liés au travail en Guinée. C’est Elhadj Mamadou Moustapha N’Diaye, Membre du secrétariat exécutif de la CNTG, Chargé du département éducation ouvrière, qui a annoncé les couleurs de cette journée hier, à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com à la bourse du travail.

« Présentement, surtout avec la présence de  la COVID-19, tout est un peu chamboulé. Les économies sont en déclin, le social n’est pas ce qu’il doit être. Mais, néanmoins, c’est un sentiment de joie de célébrer cette journée. À partir du moment où c’est pour revendiquer nos droits et devoirs, on ne peut que l’accueillir à bras ouverts malgré la pandémie qui impacte très sérieusement notre économie. Mes impressions quand-même sont bonnes. Parce que nous parlons des difficultés des travailleurs… Comme partout ailleurs, les conditions de travail ne sont pas ce qu’elles doivent être. Donc, la Guinée n’échappe pas à cette réalité. C’est ce qui fait que de fois, il y a des troubles un peu partout. Il y a des travailleurs qui vont en grève, on barre les routes, on empêche les entreprises de fonctionner. Tout ça, c’est des conséquences de la vie que le travailleur mène. Surtout chez nous, le salaire n’est pas ce qu’il doit être, ça révolte les travailleurs à juste raison. Ça serait trop dit que les droits ne sont pas respectés, puisque notre pays a ratifié les principales conventions de l’organisation internationale du travail, plus précisément la convention 96 sur la liberté syndicale et la convention 98 sur les droits de négociation. Ces deux conventions là sont extrêmement importantes dans la vie du travailleur. J’avoue que des fois il y a des difficultés, mais on a dû quand-même avoir le bout du tunnel en ce qui concerne les droits. Les droits sont respectés, mais on ne peut dire à 100% parce qu’il a encore quelques réticences », a expliqué Elhadj Mamadou Moustapha N’Diaye.

A en croire notre interlocuteur, la CNTG mettra à profit cette journée des travailleurs pour présenter des « doléances » au gouvernement. Et, ces doléances devraient surtout s’articuler autour de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et la création d’emploi en faveur des jeunes.

Elhadj Mamadou Moustapha N’Diaye, Membre du secrétariat exécutif de la CNTG, Chargé du département éducation ouvrière

« On a tout un chapelet de revendications. Le système éducatif : la crise qui prévaut en ce moment-là à l’éducation, comment l’alléger ? Donc, on lance un appel au gouvernement pour que cette crise-là puisse diminuer pour la qualification du système éducatif. Le problème de protection sociale : On a beau augmenter les salaires, mais si la protection sociale n’est pas assurée, le peu que le travailleur gagne, il est obligé d’investir ça dans les soins. Ce qui n’arrange nullement pas. Le droit aux logements sociaux : Il y a des dispositions qui sont prises par le gouvernement pour que les logements sociaux puissent voir en fin le jour, mais on ne voit rien. Il y a l’employabilité des jeunes : vous savez que chaque année les milliers de jeunes qui sortent des universités et écoles professionnelles qui sont sans emploi, bien sûr il y a des dispositions sporadiques qui sont prises par le gouvernement pour atténuer ce manque d’emploi au niveau des jeunes. En rapport avec nos partenaires de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), nous avons retenu le slogan qu’est ceci : Création d’emplois et nouveau contrat social » a indiqué Elhadj Mamadou Moustapha N’Diaye.

Pour ce vieux syndicaliste, en dépit des augmentations des salaires intervenues ces dernières années en Guinée, les travailleurs vivent guinéen vivent toujours dans la pauvreté.

« Comme nous savons que les travailleurs là sont démunis, il y a la pauvreté qui frappe à leur porte, on est obligé de mélanger le choux et la chair pour qu’on puisse avoir cet équilibre qui est frêle, mais qui vaut mieux que tout. Les droits, normalement, nous devons les revendiquer. Nous sommes en relation surtout dans les mines avec les travailleurs de ces entreprises pour être au courant des événements qui peuvent se dérouler là-bas, pour être au courant de leur condition de vie, pour être au courant de leur relation avec les employeurs. Donc, quotidiennement nous avons ces rendez-vous avec nos unités pour que réellement on puisse connaître plus amplement le terrain syndical. Et, dans ce sens même, on accompagne cette action par les formations éducation ouvrière. Donc, conséquemment, nous organisons des sessions de formation où on parle des droits et devoirs et ce qu’il y a lieu de faire en cas de conflit entre employeurs et employés », a dit Elhadj Mamadou Moustapha N’Diaye.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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