Manifestation à Kérouané : un gendarme et un policier blessés, les résidences des autorités attaquées

On en sait un peu plus sur le bilan de la manifestation qui a secoué la ville de Kérouané dans la nuit du mercredi, 5 mai 2021. En plus du jeune élève tué par balle, un gendarme et un policier ont été blessés dans ce mouvement de colère. Les résidences du grand imam, du préfet et du maire de Kérouané ont également été attaquées par les manifestants, a appris Guineematin.com à travers son correspondant basé à Kankan.

La nuit dernière a été très agitée à Kérouané. De nombreux jeunes ont manifesté dans la ville pour protester contre la décision des autorités guinéennes, interdisant les prières nocturnes dans les mosquées pendant les dix derniers jours du ramadan dans tout le pays. Ils ont brûlé des pneus au niveau de plusieurs endroits, avant d’aller attaquer successivement les résidences du grand imam, du maire et du préfet de Kérouané.

« C’est à 20h que les jeunes sont sortis, alors que personne ne s’y attendait. Après avoir brûlé des pneus et érigé des barricades sur la route, ils sont d’abord partis chez le grand imam où ils ont jeté des cailloux, puis chez le maire où ils ont arraché les ampoules et terrorisé sa famille. Mais c’est chez le préfet où ils ont fait le plus de dégâts. Jusqu’à présent, les cailloux sont encore dans sa cour », confie une source basée à Kérouané.

Les manifestants se sont violemment affrontés aux forces de l’ordre, venues les disperser. C’est dans ces échauffourées que Mohamed Tall, un jeune élève en classe de 10ème Année au collège de Kérouané, a été tué par balle. On dénombre également plusieurs blessés, dont le colonel Mohamed Lamine Condé, commandant de la gendarmerie de Kérouané, et un policier. « Le commandant se trouve actuellement à l’hôpital. Il a été touché à la tête et au niveau de l’avant-bras. Il est en train de faire la radio, mais il doit être évacué à Kankan. Le policier, lui, a été légèrement blessé », ajoute notre source.

Ce jeudi 6 mai 2021, un calme précaire règne, où les tensions restent toujours vives. On apprend que les jeunes comptent redescendre dans la rue pour exiger que leur soit restitué le corps du jeune homme tué dans cette manifestation. Ce corps se trouve à la morgue de l’hôpital préfectoral de Kérouané. Les autorités sanitaires disent attendre l’arrivée des parents de la victime pour le leur remettre.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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