« Gaoual n’a ni préfet ni Directeur préfectoral d’élevage », dit le maire de Koumbia

Elhadj Mamadou Saliou Kaltamba, maire de la Commune de Koumbia
Elhadj Mamadou Saliou Kaltamba, maire de la Commune de Koumbia

Elhadj Mamadou Saliou Kaltamba est le maire de la commune rurale de Koumbia, une localité relevant de la préfecture de Gaoual, située à quelques 500 km au Nord de la capitale. Transitaire, Elhadj Kaltamba est également vice-président de la fédération nationale des producteurs d’anacarde et membre du Bureau exécutif de l’association des communes de Guinée. Hier, mardi 18 mai 2021, il a reçu certains journalistes dont un reporter de Guineematin.com à son bureau, à Conakry, pour échanger sur les réalisations de l’ANAFIC, le fonctionnement de la mairie, les problèmes agro-pastoraux et la santé de la filière anacarde.

D’entrée, le maire de Koumbia, a salué l’initiative du gouvernement pour la mise en place de l’agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC).  Une agence qui s’illustre sur le terrain comme un véritable outil de développement à la base.

« Honnêtement, je salue la mise en place de l’ANAFIC. C’est une bonne initiative qu’il faut encourager. Je demande à ce que l’Etat joigne l’acte à la parole. Voyez-vous ce qui a été fait par l’ANAFIC à travers tout le pays. C’est très encourageant. A Koumbia, nous n’avons reçu qu’une fois de financement. Mais cela a permis de financer trois micro-projets. Il s’agit de la piste rurale reliant les districts de Hakkoudé-Thiadhi à Madina-Guilédji, où un pont linéaire de 12 mètres et plusieurs buses ont été faits, une école primaire a été construite à Guidaly et 50 forages à travers toute la commune ont été réhabilités. Le tout pour un montant d’un milliard 200 millions de francs (1 200 000 000 GNF). Une partie a été payée en 2019 et le reliquat en 2020. En 2021, ils nous ont annoncés un fonds de 340 millions pour conforter l’existant. Nous attendons toujours l’argent. Pour ce qui nous concerne, les appels d’offres, la sélection et tous les dossiers ont été réunis et remis à l’ANAFIC depuis plus d’un mois », a expliqué Elhadj Kaltamba.

Parlant du bilan des réalisations de la commune, l’élu de Koumbia cite la mise en place de la radio communautaire qui s’investit en un véritable outil de développement, un hangar au marché central de Koumbia, la rénovation de la résidence du Sous-préfet, l’adduction d’eau au niveau de plusieurs sites publics, le lancement des travaux de construction du pont de Fossou, entre autres.

« Nous n’avons pas de budget consistant, mais le peu que nous mobilisons, nous l’utilisons à bon escient. Heureusement nous bénéficions des taxes superficiaires qui nous aident à financer le volet investissement de notre programme annuel d’investissement. C’est le lieu d’interpeller le gouvernement pour son appui aux collectivités. Puisque depuis notre installation, nous n’avons reçu aucune subvention de l’Etat. Pourtant, nous avons des charges et du personnel contractuel à payer », a souligné le maire.

Parlant des problèmes rencontrés par la mairie auprès de ces populations rurales, Elhadj Kaltamba ne décolère pas.

Elhadj Mamadou Saliou Kaltamba, maire de la Commune de Koumbia

« Je vous assure que les problèmes sont innombrables. Je me demande d’ailleurs avec le plus grand cheptel du pays, pourquoi Gaoual n’a pas de Directeur préfectoral de l’élevage depuis des années. L’intérimaire qui était à la retraite depuis plusieurs années est aussi décédé. Nous avons perdu notre Préfet depuis le 6 janvier. Donc, l’un des problèmes cruciaux, c’est le manque de cadres et d’agents sur le terrain. Les populations sont confrontées à toute sorte de problème. Au niveau de l’éducation et de la santé, par exemple dans ces secteurs, il y a un manque criard d’agents. Pour l’élevage et l’agriculture, c’est encore pire. En plus de manque d’agents, il y a les problèmes d’eau et d’aliments pour le bétail et des espaces aménagés pour les cultivateurs », a-t-il indiqué.

Parlant de la filière anacarde dont il est l’un des acteurs, Elhadj Mamadou Saliou Kaltamba salue les progrès réalisés dans le secteur.

« Vous voyez, en un temps record, notre pays s’est illustré dans la production, la transformation et m’exportation de l’anacarde. Les chiffres sont illustratifs. Nous sommes partis de moins 100 mille tonnes l’an à plus de 150 mille actuellement. Mais le problème majeur que nous avons, c’est cette pandémie qui sévit à travers le monde. Le principal consommateur de la noix de cajou, c’est l’Inde. Mais ce pays est des plus touchés par le Covid-19. Si non par exemple cette année, le kilogramme bord-champ était parti jusqu’à 8000 francs avant de chuter 6000-6500. Il y a environ deux mois, les producteurs, les transformateurs, les exportateurs, bref tous les intervenants dans le secteur anacarde se sont retrouvés pour mettre en place une structure interprofessionnelle. Nous avons un grand espoir que les choses vont bien évoluer », conclut-il.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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