Cadre de dialogue : le parcours qui incite à l’optimisme avec Fodé Bangoura

Elhadj Fodé Bangoura, président du PUP
Elhadj Fodé Bangoura, président du PUP

Contrairement à quelques préjugés défavorables avec lesquels certains ont accueilli le choix du président Alpha Condé de confier le très stratégique dialogue politique et social à Fodé Bangoura, l’homme a un parcours duquel émergent des atouts indéniables. C’est dire que ce n’est pas nécessairement la personnalité devant piloter le prochain dialogue qui pose problème. Les stéréotypes et autres raccourcis subjectifs sont davantage en cause.

Sa connaissance du pays et de sa sociologie

Le premier atout de Fodé Bangoura par rapport à la mission qui vient de lui être confiée, c’est sa grande connaissance du pays. Et pour qui connaît la complexité du débat dans ce pays du fait de certaines susceptibilités, c’est un véritable avantage de connaître la société et les hommes quand on s’apprête à gérer un dialogue qui ne s’annonce pas facile. Et le leader du PUP qui est né à Koba (Boffa) et s’est formé en Guinée, a la chance de maîtriser l’environnement local. D’autant que l’homme a une spécialité en Géographie. En effet, en 1970, après avoir décroché son baccalauréat complet en série Techniques Economiques (STE), il est inscrit aussitôt à l’institut polytechnique de Gamal Abdel Nasser de Conakry au département de géographie qui le verra dérocher, en 1975, son diplôme d’Etudes supérieures (DES) Option : Géographie-Cartographie. Par ailleurs titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS Paris VI), il renforce sa connaissance du pays à travers les nombreuses recherches qu’il a menées et qui ont débouché sur la production de quelques publications dont ‘’Le Document sur la socio-économie de la Guinée Forestière (Guéckédou et Lola)’’, en 1986, ‘’Structure agraire et problème foncier dans la Communauté rurale de développement (CRD) de Koba’’ en 1988 ou encore ‘’Le foncier en République de Guinée’’ en 1988.

Son expérience réussie au sommet de l’Etat

Fodé Bangoura, c’est aussi et surtout une longue expérience au sein de l’administration guinéenne et à des postes stratégiques. Après un passage à la tête du département de Géographie à l’université de Conakry pour la période 1986-1991, il est nommé en mars de cette année au poste de chef de cabinet au secrétariat d’Etat au Tourisme et à l’Hôtellerie. Et c’est le début d’une longue carrière qui devait culminer entre 1997 et 2006 par les postes de secrétaire général, puis de ministre Secrétaire général de la Présidence de la République. Discret mais efficace, diplomate mais loyal, on dit de lui qu’il a le sens de l’Etat. Ainsi, il a su faire montre de lucidité et de dignité au-delà des vicissitudes de l’histoire. Pondéré dans ses sorties médiatiques, il a gardé des liens solides avec tous les bords politiques. Enfin, son expérience au plus haut niveau de l’administration lui servira particulièrement d’atout dans la mesure où elle lui confère la légitimité de parler avec tout le monde sans gêne, ni complexe.  

Un homme transversal qui peut tutoyer toutes les obédiences et tendances

Enfin, personne ne saurait reprocher à Fodé Bangoura de s’être mêlé de près ou de loin au débat sur l’ethnocentrisme en Guinée. Se méfiant des excès, il a aussi bien dans sa carrière administrative que dans la bataille politique, su rester au-dessus de la mêlée. Jamais un mot de trop ou de travers. Il est de ce fait un arbitre naturel entre toutes les obédiences politiques et sociales et les tendances en leur sein. Symbolisant la région de Basse Guinée, terre d’hospitalité et de rencontres, Fodé Bangoura a donc tous les atouts pour surprendre les sceptiques. On devrait donc le juger aux actes.

Mohamed Keita

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