CONAREG- Labé : Série de dialogues contre les violences en milieux scolaires et universitaires

Souleymane Camara, chargé des programmes CONAREG
Ismael Dieng, coordinateur CONAREG Moyenne Guinée

L’antenne régionale de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) a lancé, ce mardi, 1er juin 2021, dans la commune urbaine de Labé, une série de dialogues entre enseignants, élèves, étudiants et parents d’élèves en vue de lutter efficacement contre les violences en milieux scolaires et universitaires, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée. 

L’initiative vise à partager certaines informations en vue de promouvoir la paix et la non-violence en milieux scolaires et universitaires, selon le coordinateur régional du CONAREG en Moyenne Guinée, Ismaël Dieng.

« Nous remercions Dieu. Tous les invités ont répondu et participent à la rencontre. C’est déjà un premier acquis. Et pour le moment, la rencontre se déroule convenablement. Nous projetons un film documentaire que le Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) a réalisé pour retracer un peu l’histoire sociopolitique de la Guinée, particulièrement les violences vécues dans notre pays depuis l’indépendance. C’est un film documentaire qui a une durée d’une heure de temps. Que nous avons estimé nécessaire de partager avec les éducateurs, surtout avec les jeunes élèves qui vont suivre le film. Certainement, ils auront des impressions à nous confier. Nous allons aménager un temps après la projection du film pour pouvoir ouvrir le débat » a-t-il expliqué

Cette activité se déroule en présence du chargé des programmes du CONAREG, Souleymane Camara venu dans le cadre du suivi de ce qui a été fait le mois d’avril passé.

Souleymane Camara, chargé des programmes CONAREG

« Nous sommes là pour accompagner les éducateurs à animer les dialogues avec les lycéens et les étudiants sur des thématiques qui engagent les jeunes à savoir la consommation des stupéfiants, et tous les thématiques qui gangrènent aujourd’hui la jeunesse » précise-t-il.

Le choix de la jeunesse se justifie par le souci d’expliquer à cette couche juvénile ce qui s’est passé dans ce pays, ce quoi leur pays, afin de prévenir d’éventuelles violences des droits de l’homme à venir en Guinée.

« C’est en cela que nous essayons de travailler avec ces jeunes pour qu’ils puissent vraiment s’outiller, connaître l’histoire du pays et éviter ce qui s’est passé dans ces années dernières » ajoute-t-il.

Sur le déroulement de l’activité, il convient de rappeler que les éducateurs qui ont été formés au mois d’avril dernier ont été outillés sur certains principes de la justice transitionnelle et la prévention des conflits.

« A leur tour, on leur a demandé de véhiculer le plus largement possible ces thématiques. Chacun a identifié une thématique et des parties prenantes afin que les intéressés puissent être autour d’une table et dialoguer. Ce n’est pas une formation, mais c’est un dialogue. Amener chaque participant à partager son histoire, son avis et apporter des solutions aux problèmes » a insisté Souleymane Camara.

Pour cette activité, l’antenne régionale du CONAREG organise 4 dialogues : « pour la journée d’aujourd’hui, la thématique concerne la consommation des stupéfiants en milieu scolaire. Après-demain, jeudi, on aura un autre dialogue portant sur le harcèlement sexuel en milieu scolaire. Le troisième dialogue qui aura lieu le samedi sera consacré aux violences physiques et verbales entre professeurs et élèves. Le dernier prévu à l’université portera sur tout ce qui est de la violence en milieu universitaire. Vous savez que ces derniers temps, les campus universitaires sont réputés être  des théâtres d’affrontements. Il y a souvent des problèmes de ce genre qui surgissent au sein des établissements d’enseignement supérieur » a déclaré le coordinateur régional de l’antenne CONAREG en Moyenne Guinée, Ismaël Dieng.

Parlant de la consommation des stupéfiants en milieu scolaire, Mamadou Bobo Diallo, professeur d’histoire au collège Daka II a établi le dialogue avec ses élèves depuis la fin de la formation qu’il a reçue du CONAREG au mois d’avril 2021.

Mamadou Baïlo Diallo, professeur d’histoire et facilitateur

« La méthodologie est simple. C’est un dialogue. Faire parler chacun, éducateurs et élèves, sur des expériences personnelles qu’ils ont eu à avoir, peut-être, eux qui ont été touchés, peut-être, par ses stupéfiants ou des collègues, des amis à eux, et voir dans  ces expériences personnelles, comment trouver des solutions, s’ils ont trouvé des solutions » a-t-il noté.

Quelles sont causes de la consommation des stupéfiants en milieu scolaire évoquées par les élèves participants à ce cadre dialogue.

« En général, quand les jeunes s’adonnent aux stupéfiants, la première chose qu’ils recherchent, c’est le plaisir personnel. Mais, les causes réelles sont différentes par rapport à ce qu’ils peuvent vivre en famille, ce qu’ils vivent personnellement avec leurs amis. Des fois aussi, c’est juste pour faire le petit malin avec leurs amis pour dire qu’ils sont des jeunes branchés » fait-il remarquer.

Ce programme ambitieux ne saurait réussir sans la volonté politique réelle des autorités du pays : « l’appel que je lance c’est à l’endroit des autorités. C’est d’encourager ces initiatives en participants aussi. Au fait, tout ce que la société civile peut faire c’est de véhiculer des messages. Mais, concrètement, si l’Etat ne s’implique pas on ne peut pas aboutir dans ce que nous faisons. C’est pourquoi nous appelons l’Etat aussi à faire de son mieux pour que la prévention des conflits, la justice soient des choses qui sont réelles dans le pays », conclu Souleymane Camara, chargé des programmes de la CONAREG.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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