Nouvel itinéraire sur l’axe Conakry-Labé : Dubréka et Télimélé

Les routes de Guinée ressemblent aujourd’hui à une chemise usée ; tu couds par ci, elle se déchire par là. Jusqu’ici, l’axe Conakry-Boké faisait exception. C’était sans compter avec l’absence totale d’entretien routier. Il suffit de prendre le tronçon Kagbelen-KM 5 à Dubréka pour savoir que la « région économique », -Boké- ressemble désormais à toutes les autres.

Il est indéniable que des ouvrages de franchissement importants sont en train d’être réalisés le long de la route entre Coyah et Mamou. Mais comme dit le proverbe de chez nous, « celui qui meurt de faim ne veut pas et ne peut pas attendre que le plat se refroidit ». Au rythme où avancent les travaux sur le terrain, celui qui a promis à la Guinée et à la sous-région une autoroute Conakry-Bobo-Dioulasso n’achèvera ces travaux même si son règne devait durer comme celui de son défunt homologue tchadien.

On assiste ici et là à des travaux qui ressemblent à une goutte d’eau dans l’immense océan. Comme cette fameuse autoroute entre Dixinn et Donka. Mais la disparité entre les besoins et les réalisations sont si criardes qu’il faudrait un miracle pour changer la donne. A l’exception de l’axe KM 36 Coyah où la route est encore praticable (excepté le carrefour Sanoyah) les routes du « grand Conakry » en disent long sur le reste du pays. Le tronçon entre Kagbelen et le KM 5 à Dubrka est devenu impraticable. Tout comme entre Kagbelen et Sanoyah en passant devant les trois usines de ciments. Or si la capitale est aussi mal lotie, l’intérieur du pays n’en parle pas.

Il faut noter que les Guinéens, confrontés à une situation sans précédent, cherchent à frayer un passage partout désormais. Si, jusqu’ici certains usagers, partant pour Labé, passaient par Kindia, Télimélé et Pita, désormais ils se sont trouvés un nouvel itinéraire. Une situation  plutôt inédite. En effet, certains ressortissants de la région de Labé passent désormais par Koubia, dans la préfecture de Dubréka, Kaleta via Télimelé pour aboutir à Pita. C’est-à-dire que celui qui va au Nord emprunte la route de l’Ouest.

Ce n’est pas la première fois que cette situation arrive. En 2014, pour aller à Mali il fallait passer par Koubia. La plupart des ressortissants de Labé vivant à Boké passent désormais par Gaoual pour reprendre la route de Koundara. Laquelle est en grande partie bitumée. Bref, comme dit l’autre adage, la souffrance apporte toujours de l’imagination et de solution.

Cette situation du Fouta n’est pas particulière. Les autres régions sont confrontées au même calvaire. Si entre la capitale et les capitales régionales les routes sont aussi mauvaises qu’elles le sont aujourd’hui, entre ces dernières et les préfectures la situation est parfois indescriptible. Une nouvelle fois la saison des pluies retrouve les routes de Guinée là où elle les avait laissées.

Récemment le Premier ministre est monté au créneau pour dénoncer l’état de nos routes. Mais plus personne ne sait d’illusion. Le départ de l’ancien ministre des travaux publics n’a rien changé. Ce n’est pas une question de personne. C’est une question de système et de gouvernance. Ironie de l’histoire, les voyageurs en provenance de la Sierra Leone indiquent que ce pays voisin a fait traverser le goudron la frontière pour servir sa grande sœur Guinée. Mais l’acte ne serait pas anodin. Ce serait pour éviter que la terre rouge provenant de la route de Guinée ne salisse la belle route de ce pays sorti d’une décennie de guerre. C’est tout dire.

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

Téléphone : 664 27 27 47.

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