Travail des enfants en Guinée : « c’est un dommage pour toute la société », alerte FITIMA

Hawa Dramé, présidente de la Fondation internationale Thierno et Mariame (FITIMA)
Hawa Dramé, présidente de la Fondation internationale Thierno et Mariame (FITIMA)

C’est la présidente de la fondation internationale Thierno et Mariam (FITIMA) qui a tiré la sonnette d’alarme. Mme Hawa Dramé souligne que le travail des enfants est dommageable pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour toute la société. Elle appelle à des mesures urgentes et efficaces pour lutter contre ce phénomène en Guinée.

Le 12 juin de chaque année, l’humanité a célébré la journée mondiale contre le travail des enfants. Une occasion de promouvoir des actions fortes visant à mettre fin au travail des enfants dans le monde. A cette occasion, la présidente de la fondation internationale Thierno et Mariam (FITIMA) a accordé un entretien à Guineematin.com dans lequel elle a lancé sur cri d’alarme.

« La Guinée a ratifié toutes les conventions relatives aux droits des enfants. L’un des droits fondamentaux des enfants est bien sûr le droit d’être nourri, le droit à la santé et après, vient le droit à l’éducation. Lorsqu’un enfant est obligé de travailler au lieu d’être à l’école, c’est dommage pour toute la société. Parce que la place d’un enfant n’est pas dans le monde du travail, mais plutôt dans le monde de l’éducation et de l’apprentissage.

Malheureusement, dans notre pays, il y a encore trop d’enfants qui sont sur le marché du travail et qui passent complètement à côté de leur enfance. Des enfants qui n’apprennent pas des métiers qui leur permettront de s’épanouir plus tard et de devenir des citoyens à part entière », a déclaré Mme Hawa Dramé.

L’activiste des droits des enfants indique que ce phénomène est beaucoup plus accentué dans les zones minières « où on voit des enfants qui sont exploités sans compter toutes les violences auxquelles ils sont confrontées, parce que très peu de gens respectent leurs droits ». Selon, cette situation s’explique par un certain nombre de facteurs.

« Il y a d’abord la pauvreté, parce que les enfants sont devenus une variable d’ajustement du revenu de la famille. Parfois ils deviennent même des piliers de certaines familles. Il y a l’analphabétisme des parents qui fait que les familles ne voient pas trop l’intérêt de pousser l’enfant à aller à l’école ou à apprendre un métier pour plus tard pouvoir l’exercer et de s’en sortir avec.

Il y a également la non-application des instruments juridiques et l’absence de sanctions pour les contrevenants. Dans les pays où la traite ou le travail des enfants a disparu, il y a les lois qui sont respectées et chacun sait qu’il s’expose à des sanctions s’il transgresse ces lois. Et c’est le rôle de l’État de faire respecter les droits des enfants », a-t-elle rappelé.

A l’Etat justement, la présidente de FITIMA demande des mesures urgentes pour faire face à ce fléau. « Il faut faire respecter la loi, mener des vraies actions de sensibilisation ciblée dans des zones où on constate le travail des enfants, mais aussi des actions de sensibilisation en direction des familles, qu’on leur explique le danger du phénomène. Le troisième axe, c’est de faire en sorte que les enfants puissent accéder à l’école et y rester.

Faire en sorte que la gratuité de l’enseignement ne soit pas théorique, mais une réalité. Lutter contre la pauvreté en aidant les familles à mener des activités rémunératrices pour libérer les enfants. Si tout cela est combattu, on permet aux enfants issus des familles démunies de partir à l’école, de pouvoir s’y maintenir et apprendre un métier », a lancé Mme Hawa Dramé.

La fondation FITIMA est une organisation humanitaire qui s’intéresse au bien-être des enfants, notamment ceux en situation de handicap. Elle s’occupe également de la promotion des droits des femmes et de l’autonomisation des femmes à travers des activités génératrices de revenus.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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