Elie Kamano en prison : Me Salifou Béavogui dénonce un « acharnement arbitraire et inqualifiable »

Me Salifou Béavogui

Comme annoncé précédemment, l’artiste reggae-man et homme politique guinéen, Elie Kamano, a été placé sous mandat de dépôt et conduit en prison ce mercredi, 23 juin 2021, à la maison centrale de Conakry. Ce leader du leader du PGSD (Parti Guinéen pour la Solidarité, la Démocratie et le Développement) est poursuivi pour « injures et diffamation par le biais d’un système informatique » par l’ancien président de la fédération guinéenne de football, Salifou Camara (Super V). Un mandat d’arrêt avait d’ailleurs été décerné à son encontre par le tribunal correctionnel de Kaloum suite à ses « absences répétées » dans le procès dans cette affaire. Mais, ce mandat n’a jamais été exécuté par le parquet de Kaloum. Et, Me Salifou Béavogui, avocat de l’artiste Elie Kamano cette arrestation de son client l’a pris de court.

Très en colère en colère contre le juge Mamadi Diawara qui a ordonné l’emprisonnement de son client, Me Béa a dénoncé un complot et un acharnement arbitraire et inqualifiable contre Elie Kamano. Cet avocat au barreau de Guinée aussi dénoncé une justice double vitesse toujours penché en faveur des plus forts.

« Je n’en reviens pas. Je suis tout simplement surpris, je ne pouvais pas m’attendre à cela, à cette mise en détention aujourd’hui. Parce que nous sommes venus à l’audience avec toutes les assurances, toutes les garanties. Élie a fait une vidéo, il a reconnu le contenu de la vidéo, les parties étaient en train de trouver une solution, le parquet a décidé d’ouvrir un procès. Il n’a jamais été informé de la date du procès, c’est à travers les médias que nous avons appris qu’un mandat a été décerné contre lui. Ce mandat n’a jamais été exécuté, le dossier est renvoyé à ce jour. Et, en homme libre et en toute confiance, il (Elie Kamano) s’est présenté à l’audience avec son avocat. Nous sommes en matière de flagrant délit. À l’ouverture du procès, nous avons sollicité le renvoi de l’affaire pour préparer sa défense, mais c’était oublier que le terrain était déjà préparé pour le conduire en prison. Nous avons juste été surpris de constater qu’au lieu de se prononcer sur notre demande de renvoi pour préparer sa défense, le tribunal a décerné un mandat de dépôt contre lui. Donc, véritablement dans cette affaire, il y a le deux poids deux mesures. Tout milite en faveur de la partie civile qui pèse lourd », s’est offusqué Me Salifou Béavogui.

Pour cet « avocat des causes difficiles », la justice guinéenne est actuellement tournée contre les faibles. Et, tous ceux qui sont dans cette catégorie ne peuvent échapper à la prison quand ils ont en face ceux qui ont des « bras longs » jusque dans les entrailles du pouvoir. Car, selon lui, la plainte de son client (Elie Kamano) contre Salifou Camara (Super V) ne fait l’objet d’aucune attention de la part de la direction centrale de la police judiciaire (DPJ).

« Élie Kamano a été victime de prise d’images injustes, atteinte à l’image. Une plainte a été déposée à la DPJ. Monsieur Élie a été entendu, mais impossible d’entendre le présumé auteur de l’infraction qui est Monsieur Salifou Camara Super V (l’homme à qui cause duquel il a été jeté en prison ce mercredi). Aujourd’hui, nous sommes passés à la DPJ pour prendre la convocation et faire signifier par voie d’huissiers. À notre surprise, la DPJ nous demande de se référer au procureur. Donc, dans un cas comme dans l’autre, véritablement, Élie est aujourd’hui victime d’un acharnement arbitraire inqualifiable et il vient d’être conduit à la prison civile de Conakry et l’affaire a été renvoyée à huitaine. Dans ce monde judiciaire nous vivons tout. Quand vous êtes faibles, vous ne pouvez pas échapper à la prison. Quand vous n’avez pas de moyens et de bras long, vous ne pouvez pas échapper à la prison. Il (Elie Kamano) a été malmené, le temps pour lui de s’adresser au juge, il a été trimballé de la salle, pris à partie manu militari comme un vulgaire type et conduit à la prison civile. Les faits et les images sont insoutenables », a confié Me Salifou Béavogui son avocat.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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