Guinée : le gouvernement prévoit une croissance du PIB de plus de 5,2% en 2021

Ismaël Dioubaté, ministre du Budget

Le ministre du Budget est passé ce vendredi, 2 juillet 2021, devant l’Assemblée nationale pour présenter sa communication au compte du débat d’orientation budgétaire de l’année. Ismaël Dioubaté a présenté un document qui s’étend sur un cadrage budgétaire à moyen terme (de trois ans) allant de 2022 à 2024, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans sa communication, le ministre est revenu tout d’abord sur l’exécution du budget de l’Etat au premier trimestre de l’année en cours. Selon lui, en fin mars 2021, les recettes ont été mobilisées à hauteur de 5072,91 milliards de francs guinéens, soit un taux d’exécution de 21,58% (des objectifs budgétaires de l’année, ndlr). Les recettes fiscales représentent 92,85%, les recettes non fiscales 1,19%, et les dons, legs et fonds de concours 5,96%, a souligné Ismaël Dioubaté.

Sur le volet dépenses, l’exécution base engagement y compris le financement extérieur se situe à 4 645,08 milliards, soit 16,75% des prévisions annuelles. Pendant ces trois mois, les investissements ont bénéficié de 133,57 milliards de francs guinéens contre 2. 066 milliards 40 millions pour les dépenses de personnels, 1. 078 milliards 79 millions pour les transferts, 660,62 milliards pour les achats de biens et services et 63,15 milliards pour le remboursement de la dette en trois mois. Les dépenses sur ressources propres représentent 4 002,53 milliards contre une prévision dans le plan d’engagement de 4 141,99 milliards, soit un taux d’exécution de 96,63%.

Parlant de la situation budgétaire au plan national, Ismaël Dioubaté a fait état de perspectives macroéconomiques favorables pour l’économie guinéenne sur la période 2022-2024. L’activité économique devrait retrouver sa dynamique après la relance attendue en 2021 et se maintenir sur un sentier de croissance soutenue jusqu’en 2024. Ce dynamisme serait soutenu par un environnement interne plus favorable mais également grâce aux investissements structurants attendus dans le cadre de l’exécution de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Covid-19 (SNLC) 2020-2022 et du Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) 2021-2025 ainsi que des initiatives présidentielles, a noté le ministre.

A terme, la croissance du PIB réel sera établie à plus de 5,2% en 2021 et 5,4% en moyenne annuelle sur la période 2022-2024.

Du cadre budgétaire 2022-2024

Pour cette tranche budgétaire, les principales hypothèses portent sur le taux de croissance du produit intérieur brut, le taux d’inflation, le taux de change du dollar, le volume des importations et des exportations. En termes de recettes, pour les trois prochaines années, les dons, legs et fonds de concours, sont projetés à hauteur de 5 809,97 milliards de francs guinéens dont 2 853,66 milliards en appui budgétaire et 2 956,31 milliards en dons projets et programmes.

Les dépenses pour la période 2022-2024 sont projetées globalement à 119 842,59 milliards dont 36 327,53 milliards en 2022 ; 39 599,97 milliards en 2023 et 43 915,09 milliards en 2024. Elles s’accroissent respectivement de 25,12% en 2022, 9,01% en 2023 et 10,90% en 2024, avec un taux annuel moyen de 15,01%. Pour atteindre ces objectifs de recettes à moyen terme, le ministre indique que les régies ont déjà mis en place des plans de réforme et de modernisation de leurs services.

S’agissant des orientations de la lettre de cadrage du premier ministre, elles s’articulent autour des points suivants :

  1. Préservation de la stabilité macroéconomique

L’effort de stabilisation macroéconomique mené avec succès sur la période récente doit être poursuivi, selon le ministre. Pour cela, il conviendra de :

·       Maintenir le déficit budgétaire en dessous de 2,7% du produit intérieur brut ;

·       Limiter l’inflation à un niveau inférieur à 10%

  • Renforcement du capital humain et transformation économique durable

Mieux que les années précédentes, il y a lieu de renforcer en 2022, le respect des engagements internationaux souscrits par la Guinée. À ce titre, il a été demandé de :

·       Poursuivre l’effort d’augmentation des dépenses de santé et d’éducation, qui devraient atteindre à moyen terme 15% du total des dépenses budgétaires, conformément aux engagements pris par la Guinée notamment auprès de l’Union européenne ;

·       Garantir que les crédits budgétaires en faveur du développement rural (agriculture, pêche, élevage) atteignent un niveau minimal de 6% des dépenses du budget de l’État, qui correspond à la moyenne observée au niveau continental.

·       Accroitre l’effort budgétaire en faveur de la digitalisation du secteur public et la structuration d’un écosystème compétitif, porteur de croissance et de bien-être public.

3.    Intensification des efforts de mobilisation des recettes internes pour créer un espace budgétaire favorisant le financement des dépenses prioritaires.

L’objectif, selon le gouvernement, est de doubler les recettes à l’échéance du Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) 2021-2025. L’atteinte de cet objectif suppose, en plus des initiatives en cours, de : 

·       Renforcer la sécurisation des procédures d’attribution et de gestion du numéro d’identification fiscale (NIF) par la direction nationale des impôts (DNI) ;

·       Intensifier les efforts d’immatriculation et de géolocalisation des entreprises ;

·       Achever, au plus tard le 30 juin 2022, le chantier de l’élimination des situations de non-concordance entre les déclarations en douane et les déclarations mensuelles uniques à la DNI ;

·       Améliorer le taux de recouvrement des impôts et taxes et réduire d’au moins 50% le stock des arriérés fiscaux ;

·       Rationaliser les nombreuses exonérations fiscales accordées sans base légales ;

·       Établir, au 30 juin 2022, un rapport intermédiaire sur la mise en œuvre des pactes de doublement des recettes signées par les trois régies financières et apprécier la probabilité du respect de cet engagement à l’horizon de décembre 2022, lit-on dans le document.

Les débats vont se poursuivre dans les travaux en Commissions et seront couronnés par une séance plénière qui permettra aux députés de revenir sur le document avant sa validation.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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