Manque d’infrastructures, tremblements de terre… les impactés de Souapiti interpellent les autorités

Billo Bah, secrétaire chargé à la mobilisation de l’Union des impactés de Souapiti

L’Union des impactés de Souapiti a effectué une visite cette semaine dans la sous-préfecture de Kollet, à Télimélé. Les responsables de cette ONG sont allés constater les effets néfastes de la construction de ce barrage hydroélectrique dans cette localité. Un constat qui s’est révélé très amer et sur lequel ils ont attiré l’attention des autorités guinéennes, a constaté un envoyé spécial de Guineematin.com sur place.

Cette mission de l’Union des impactés de Souapiti a visité trois localités de la sous-préfecture de Kollet, dans la préfecture de Télimélé. Il s’agit des districts de Konkouré, Kouria et Garama. Et le constat qu’ils ont fait sur le terrain est très amer : la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti a entraîné des conséquences dramatiques dans ces localités. Une situation que déplore Billo Bah, secrétaire chargé à la mobilisation de l’Union des impactés de Souapiti.

Billo Bah, secrétaire chargé à la mobilisation de l’Union des impactés de Souapiti

« Nous sommes impactés de diverses manières. La première, il y a la dislocation de certaines familles déguerpies. Ensuite, il y a les biens de ces populations qui ne sont pas encore définitivement compensés, donc la nécessité est là. Les villages qui sont partiellement déguerpis n’ont pas d’infrastructures sanitaires, scolaires et routières. Les champs des gens sont complètement inondés, il n’y a plus de domaines où on peut cultiver, tout est envahi par l’eau.

Et plus grave encore, la vie des gens est vraiment en danger parce qu’il y a des tremblements de terre qui sont enregistrés dans les localités impactées depuis 9 mois maintenant. Aujourd’hui, les murs de beaucoup de maisons sont fissurés et risquent de s’effondrer. Les gens ont peur même de passer la nuit dans leurs maisons », a-t-il indiqué.

Salifou Bangoura, sinistré

Face à cette situation préoccupante, l’Union des impactés de Souapiti interpelle les autorités guinéennes. « Nous demandons au président de la République et son gouvernement ainsi qu’à l’ensemble des ONG, de faire face à ce que nous vivons actuellement ici. Notre souhait, c’est d’avoir de l’électricité mais aujourd’hui, vu la situation qui prévaut chez nous, on se demande s’il faut continuer à vivre ici. Et quelle garantie le gouvernement peut nous donner pour cela.

Nous souhaitons aussi que les biens qu’on a perdus à cause de ce projet soient compensés dans les meilleures conditions. Les pertes sont énormes : au niveau des habitations impactées, il y a plus 442 cases qu’on a pu identifier d’abord. Les maisons en tôle, on a plus de 138. Le nombre de villages qui n’ont pas d’infrastructures sanitaires et éducatives est de 27 d’abord, parce que le travail n’est pas encore terminé. Seuls le Pr Alpha Condé et son gouvernement peuvent nous aider à traverser ce calvaire », a dit Billo Bah.

Mamadouba Camara, maire de la commune rurale de Kollet

Les préoccupations de l’Union des impactés de Souapiti sont largement partagées par les autorités locales. Le maire de la commune rurale de Kollet a salué et encouragé la démarche de cette ONG. « L’Union des impactés de Souapiti est en train de nous appuyer et d’aider aussi la communauté. Donc nous saluons et nous encourageons cette démarche, qui y va de notre intérêt à tous. Car elle vise à nous aider à avoir la quiétude chez nous. Donc je demande à l’Union de prendre courage et de passer par les meilleurs moyens qui peuvent nous aider », a dit Mamadou Camara.

De retour de Kollet, Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59  

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