La Guinée et les victimes politiques : camp Boiro, Coup Diarra, massacre du 28 septembre 2009

Alpha Ousmane Bah, journaliste chroniqueur

Libre Opinion : Que ce soient les victimes du camp Boiro, du 04 juillet, de 2006, de 2007, de 2009, de 2010 à 2021. Avec les associations des victimes qui font pression, personne n’a encore justice et ne l’espère point. Tout trainera jusqu’à  à la fin des jours, sans procès, sans réparation, sans réhabilitation, encore moins indemnisation .

Si l’histoire continue à se répéter fidèlement pour les Guinéens que nous sommes, jamais nous aurons de l’eau et de la lumière pour nous purifier et nous éclairer. Et, comme le cheminement a été le même  depuis la naissance de ce pays, nous risquons de perdurer dans l’obscurité pour toujours et à jamais dans l’obscurantisme.

Consultons « Jacques le fataliste et son Maitre » bien que notre foi est contestable en Guinée à cause de nos comportements vis-à-vis de nos prochains.

Jacques le fataliste est un roman  de Denis Diderot, une œuvre de  dialogue philosophique dont l’écriture s’étend de 1765 jusqu’à la mort de ce dernier en 1784. L’œuvre paraît initialement en feuilleton dans la Correspondance littéraire de Melchior Grimm entre 1778 et 1780.

Dans ce roman, il est mentionné à  la page 1 : « tout ce qui nous arrive dans la vie de bien et de mal était dans la vie d’ici-bas écrit la haut ». 

Dans un autre livre de la vie proche de la religion dont je vais taire volontairement le nom pour éviter que certains guinéens font la ruée pour y creuser d’autres puits d’obscurantisme dit ceci : « on ne peut éclairer la vie pour ceux dont Dieu lui-même a rendu obscure le chemin ».

Pourtant, dans cette Guinée, petite par la superficie, petite par les états d’esprits, les ressources humaines, le peuple, le citoyen, la famille, l’ethnie a tel point que l’Etat, la nation, la République ne reflètent plus la valeur des mots qu’ils portent.

Une situation qui  amène la toute  dernière poignée de guinéens qui garde encore des valeurs à opter pour la suppression de tout cours pédagogique et religieux en Guinée  pendant 10 ans pour n’enseigner que la morale et l’éducation  civique pour faire distinguer l’Etat du parti, la nation de la famille, le pays de l’ethnie, la religion de la politique, du bien du mauvais.

Ce 04 juillet 2021 ramène des guinee-haines <<guinéens(es)>> pour reprendre un style du satirique « LE LYNX » à cracher de la haine, du venin et du racisme les uns contre les autres alors vous êtes tous dans le même panier

Ça nous rappelle amèrement ce que nous avons entretenus contre nous-mêmes de 1958 à 2021 quand on pensait que c’était contre l’autre qui nous retombe à la figure aujourd’hui. Certes cela nous retombera  demain, après demain et pour toujours jusqu’à à la résurrection.

Tout le monde a subi, a fait subir de la même façon à un certain de l’histoire , finalement les victimes n’ont pas  mérité à  nos yeux une dimension nationale et une compassion générale.

Chacun a été obligé de  pleurer  seul ses victimes d’injustices, ses morts, ses brimades, ses humiliations sans crier gare, finalement, c’est arrivé à la porte de chacun si on revoit notre passé qui n’a été que douloureux pour tous.

Touchons les victimes et leurs proches directes de toutes les époques n’ont eu droit à rien comme justice ou réparation. Chacun a profité de son moment de confort pour faire mal aux autres.

Explication

La révolution et son régime ont tué par les cachots, les exécutions, la faim, la soif et les tortures. Ils humilient par la voix de la révolution.

Après  leur ère, les successeurs pouvaient aller autrement avec les anciens dignitaires pour leur demander des comptes sur  les crimes pour rendre justice aux parents des victimes, un soulagement.

Mais les nouveaux maitres envoient les anciens sur leurs propres pas sans que justice ne soit rendue, ils humilient aussi par  la RTG  qui constitue une arme d’humiliation pour ceux qui sont du coté moins confortable du moment et rend heureux, forts, glorifie l’autre pan qui est du bon côté du moment.

Arriva aussi le 04 juillet 1985, ceux qui ont laissé leur vie dans la pure humiliation jusqu’à leur ôter la dignité allonge la liste des victimes.

Ensuite les victimes  des autres évènements douloureux et humiliants.

 Tout le monde de la même façon jusqu’au candidat du RPG en  1998  sur les antennes de la RTG présenté comme celui qui  va détruire  le pays avec une bombe atomique.

Aujourd’hui la même RTG encense le même pour humilier d’autres avec des agents en tenue et des hauts cadres qui passent par par-là  pour accuser en direct.

Venus après les évènements de 2006, janvier-février 2007, massacres du 28 septembre, l’affaire eau empoisonnée de 2010. Les morts de Zakariaou à la dernière victime.

Aujourd’hui, des membres de l’opposition derrière les barreaux avec des charges lourdes les  mêmes qu’on avait attribuées à l’actuel président de la Guinée.

Comme l’histoire se répète, est-ce qu’on peut espérer une justice pour rétablir toutes les victimes ? Non, tout le monde cogne et se cogne  au même poteau. Finalement, les victimes ne sont que pour leurs familles.

Avec l’esprit, n’est digne, n’a le droit à la réparation que sa proche victime ; les autres, soyez pour vous-mêmes.

Que ce soient les victimes du camp Boiro, du 04 juillet, de 2006, de 2007, de 2009, de 2010 à 2021. Avec les associations des victimes qui font pression, personne n’a encore justice et ne l’espère point. Tout trainera jusqu’à  à la fin des jours, sans procès, sans réparation, sans réhabilitation, encore moins indemnisation .

Retenons une chose en Guinée, on se rend compte que chacun de nous est admirateur des méthodes de répression dont il a été  victime. Nous le manifestons dès que nous sommes dans la grâce du pouvoir. Nous l’utilisons contre les les autres.

Finalement, aucune victime n’est pour la Guinee, on essaie toujours de les circonscrire afin qu’elles restent des victimes pour uniquement leurs propres familles. On les oublie, si les familles en parlent, on les prends comme des personnes qui se victimisent.  

Par Alpha Ousmane Bah, journaliste chroniqueur

Tel: +224 664 93 45 45

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