Liberté conditionnelle pour Chérif Bah et Cie : Jacques Gbonimy dénonce une « décision sélective »

Jacques Gbonimy
Jacques Gbonimy, président de l’UPG

Comme annoncé précédemment, quatre opposants et responsables de l’UFDG écroués à la maison centrale de Conakry depuis novembre 2020 ont bénéficié hier, vendredi 16 juillet 2021, d’une « liberté conditionnelle » pour des « raisons de santé ». Bien que cette liberté soit assortie de beaucoup d’astreintes, la sortie de prison de Cellou Baldé, Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahim Chérif Bah et Abdoulaye Bah est hautement saluée au sein de la classe politique. Mais, pour le leader de l’UPG (union pour le progrès de la Guinée), Jeacques Gbonimy, cette libération est une « décision sélective » de la part des autorités.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce samedi, cet ancien commissaire de la CENI s’est réjoui de la libération de ses amis de l’opposition, mais il a aussi dénoncé le fait que d’autres opposants malades et emprisonnés dans les mêmes conditions que ceux qui viennent d’être libérés n’ont pas bénéficié de cette largesse des autorités.

« Nous nous réjouissons de la libération de nos quatre collègues hier, bien que ça soit une liberté conditionnelle avec une interdiction de sortir de Conakry. C’est déjà une grande avancée pour la paix et la réconciliation dans notre pays. Donc, c’est un sujet de joie pour nous depuis hier. Mais, cette libération sélective nous amène à nous poser plusieurs de questions. La première est que les quatre qui ont été libérés ont été arrêtés en même temps qu’Étienne Soropogui (le président du mouvement Nos valeurs Communes). Pourquoi aujourd’hui on les libère et on laisse celui-ci en prison? La deuxième question est, pendant qu’on les libère et on pense que ça va aller à l’apaisement, on incarcère aussi Bogola Haba. On se demande même pourquoi cette accélération de l’affaire Bogola qui pouvait aussi être élargie et mise sous liberté conditionnelle. L’autre cas, c’est celui de Mamady Onivogui qui est aussi en prison depuis longtemps et on le laisse pour libérer d’autres. Donc, c’est une libération sélective qui nous amène à nous poser beaucoup de questions. Est-ce que c’est parce que ceux-ci ne sont pas de l’UFDG qu’ils sont laissés pour compte ? C’est vrai qu’il y a le cas du vice maire de la commune de Matam ; mais, nous pensons que la situation ne peut pas être réglée en procédant à des libérations sélectives de prisonniers. On a besoin que tous soient libérés pour que cette situation d’apaisement qu’on est en train de rechercher puisse être une réalité. Tant que cela n’est pas fait, je pense que c’est un coup d’épée dans l’eau parce que nous vivons dans un ensemble, ce n’est pas des particularités qui vont faire que les avis vont changer. Ils ont tous été arrêtés pour la même cause, c’est des prisonniers d’opinion. Si on doit libérer, ça doit être une libération collective. Mais, de cette façon, c’est une discrimination que nous condamnons fermement et nous exigeons la libération de tous les autres. Qui d’entre eux n’est pas malade ? Etienne Soropogui a séjourné à l’hôpital et on avait voulu même l’évacuer ; mais, il y a eu une fin de non-recevoir. Mamady Onivogui aussi a été hospitalisé. On ne peut pas dire que ceux qui sont sortis sont malades et les autres ne le sont pas. Ce n’est pas tout à fait valable. Donc, pour nous, c’est une libération sélective qui ne doit pas exister », a indiqué Jacques Gbonimy.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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