Elhadj Mansour Fadiga : « Si la justice était honnête, elle ne devrait pas garder les gens jusqu’à 8 mois en prison sans procès »

Elhadj Mansour Fadiga, imam de la grande mosquée de Nongo
Elhadj Mansour Fadiga, imam de la grande mosquée de Nongo


Elhadj Mansour Fadiga, premier imam de la Mosquée de Nongo était récemment à l’émission « La Grande Interview » de Guineematin. Pendant 60 minutes, le précurseur de la chronique Islamique en Guinée s’est prononcé sur l’éducation et la pratique de l’islam dans notre pays, ainsi que sur plusieurs sujets de l’actualité nationale.

Interrogé sur la très longue détention sans jugement des opposants au régime Alpha Condé, le guide religieux a dénoncé la lenteur de la procédure judiciaire et plaidé pour une implication du chef de l’Etat afin de permettre aux détenus politiques de retrouver leurs familles pendant la fête de Tabaski.  

« J’ai beaucoup apprécié le message du président de l’Assemblée nationale qui, dans son discours de clôture de la session, a demandé au chef de l’État, de continuer à accorder sa grâce aux détenus politiques. À un certain moment, on plaidait sa cause à lui ici.  Si j’ai l’occasion de rencontrer le président Alpha Condé aujourd’hui, je vais lui dire de voir la Guinée pour laquelle il s’est beaucoup battu. Qu’il sache que sa population a beaucoup souffert malgré le fait qu’il a fait des barrages aujourd’hui. Qu’il pense à venir au secours de cette population. Actuellement, tout est cher, excepté l’essence qu’on n’a pas encore augmenté. Personne ne peut nier aujourd’hui, en tout cas les chefs religieux, que ce n’est pas lui le chef de l’État. L’islam n’a pas dit la manière par laquelle le président doit venir au pouvoir. Mais, une fois qu’il est au pouvoir, l’islam nous demande d’être sincères et obéissants envers lui. Donc, je lui demande d’être tolérant », a dit l’imam Elhadj Mansour Fadiga.

Le premier imam de la mosquée de Nongo trouve donc anormal cette longue détention préventive. À ses yeux, cela dénote de la mauvaise foi de nos juridictions. « C’est une manière de dire que la justice n’a pas encore fait son travail… Comment une justice honnête peut garder les gens jusqu’à huit mois sans jugement ? Si notre justice était honnête et indépendante, elle n’allait pas garder les gens pendant plusieurs mois sans jugement. Il y a la Tabaski qui arrive. C’est des grands moments de pardon. Qu’il accorde une liberté provisoire aux opposants pour leur permettre de fêter en famille. Il n’y a personne parmi ces gens-là qui veut fuir la Guinée, à mon avis », estime l’ancien chroniqueur islamique de la RTG.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

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