Hausse du prix du carburant : Bah Oury prédit une grave crise en Guinée

Bah Oury, président du parti UDRG
Bah Oury, président du parti UDRG

Après une période de tâtonnement, le gouvernement guinéen a procédé ce mardi, 03 août 2021, à l’augmentation du prix du carburant à la pompe. Désormais, le litre passe de 9 000 à 11 000 francs guinéens. Une décision qui ne laisse pas indifférent l’opposant, Bah Oury, qui prédit des conséquences fâcheuses pour le pays.

Joint au téléphone peu après l’annonce de la nouvelle, l’opposant Bah Oury a précisé que cette augmentation est le résultat de la mauvaise gouvernance caractérisée par le surendettement de l’Etat vis à vis du trésor public.

« Cette augmentation du prix du carburants n’est pas une surprise en soi parce que la Guinée, depuis pratiquement 2020, traverse une crise financière sans précédent. L’année 2020 a été de ce point de vue une année catastrophique avec un endettement extrêmement élevé. C’est par rapport simplement aux avances au trésor public que la Banque centrale a accordé, on a atteint des ponts qui étaient de l’ordre cinq milles milliards de francs guinéens en 2020. Donc, cela veut dire que l’Etat guinéen a vécu et a fonctionné sur un endettement qui n’a fait que s’accumuler dans le temps », explique le président de l’UDRG. 

Selon l’opposant, cette situation n’était pas du tout viable à l’avenir. « Depuis le début de l’année 2021, il y a une dynamique gouvernementale qui consiste à comprimer, de manière autoritaire, les dépenses qui sont déjà votées dans le cadre de la loi de finances 2021 pour ne pas dépenser et pour ne pas exécuter les lignes budgétaires qui ont été déjà adoptées par l’Assemble nationale. 

De l’autre côté, on veut également augmenter les recettes de manière autoritaire, d’où l’augmentation des taxes concernant la téléphonie, concernant maintenant le carburant et d’autres aspects qui génèrent des recettes pour l’Etat parce que d’une manière ou d’une autre, il fallait augmenter les recettes avec des contrats de performance qui sont exigés de certaines administrations pourvoyeuses de ressources pour l’Etat comme la douane, les impôts, etc.

Mais, économiquement, ceci n’est pas viable parce que vous ne pouvez pas augmenter les recettes de manière abusive parce qu’en définitive, c’est le consommateur qui va payer, c’est-à-dire la population. Et, la population vie dans une précarité qui s’est accentuée ces dernières années », rappelle l’opposant.

À en croire le leader de l’UDRG, cette augmentation ne restera pas sans conséquences pour les Guinéens. « Ce qu’il faut attendre, on va constater des faillites d’entreprises, des revendications salariales, on verra des administrations qui auront du mal à fonctionner et en fin de compte, la grogne sociale va rejoindre les difficultés économiques et en d’autre termes, on rentre dans une phase extrêmement périlleuse en ce qui concerne le climat politique et social de la Guinée », prédit l’opposant.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél: 622 68 00 41

Facebook Comments Box