Grève des transporteurs : un coup dur pour de nombreux citoyens

La grève des transporteurs, déclenchée ce lundi 9 août 2021, n’a pas tardé à faire ses effets sur le terrain. A Conakry, de nombreux qui n’ont pas un moyen de transport, sont affectés par cette situation. Ce matin, plusieurs d’entre eux n’ont pas pu arriver au travail à l’heure ou à respecter leurs rendez-vous, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Ce lundi matin, on ne se croirait pas au premier jour de la semaine à Conakry. Pas l’ombre d’un bouchon sur les trois principales artères de la capitale guinéenne. A l’origine de cette situation, une grève générale de deux jours, déclenchée par les transporteurs. La grande majorité des chauffeurs ont garé leurs véhicules pour protester contre la décision du gouvernement qui, après avoir augmenté le prix du carburant (dont le litre est passé de 9000 à 11.000 francs), leur impose de maintenir les tarifs de transport qui en vigueur avant cette augmentation. Une situation jugée inacceptable pour les transporteurs.

Et ce sont les pauvres citoyens qui payent le prix de ce bras de fer entre le gouvernement et les chauffeurs. Ils sont nombreux à avoir ressenti les effets négatifs de cette situation, ce lundi matin. C’est le cas notamment de Djiba Kourouma, rencontré au rond-point de l’aéroport de Conakry. Déjà en retard à son rendez-vous, ce chercheur d’emploi craint de rater l’opportunité qui lui est offerte.

Djiba Kourouma, rencontré au rond-point de l’aéroport de Conakry

« Je suis un diplômé sans emploi, je suis sorti donc pour tenter ma chance. Mais je suis vraiment inquiet, parce je ne peux plus respecter l’heure de mon rendez-vous. Pourtant, je suis sorti très tôt, j’ai difficilement pu quitter Dabompa pour venir jusqu’à l’aéroport ici. Maintenant, je n’arrive pas à rallier Bambéto : il n’y a pas de taxis et je n’ai pas les moyens pour déplacer une moto. Le gouvernement doit comprendre la souffrance de la population, parce que l’augmentation du prix du carburant impacte beaucoup la population, surtout les pauvres qui sont les plus nombreux », a lancé ce citoyen.

Mamadou Lamarana Diallo

Mamadou Lamarana Diallo, lui, doit se rendre à Kaloum (le centre administratif du pays) pour travailler. Mais il est bloqué sur la route, faute de taxi. « J’habite à Yimbaya marché et je dois me rendre à Tombo où je travaille. Je suis sorti depuis 7 heures, mais je n’arrive toujours pas à avoir un taxi ou un bus. Si le gouvernement, qui ne dispose pas de moyens de transport, augmente le prix du carburant et impose aux transporteurs de ne pas augmenter les frais de transport, ça ne peut pas marcher. C’est vraiment énervant, parce que ce sont les pauvres qui vont en souffrir. Aujourd’hui, si vous avez un malade qui doit être évacué d’urgence à l’hôpital, il risque de mourir. Parce qu’il n’y a pas de taxis dans la circulation », a-t-il souligné.

Kabinet Bangoura

Kabinet Bangoura, un autre citoyen, se dit peiné par cette situation. « Je suis sorti de la maison à 5 heures et j’ai trouvé qu’il n’y a pas de taxis. C’est une voiture personnelle que j’ai empruntée, mais j’ai payé 10.000 francs d’Entag à Coléah. J’étais obligé de payer ça pour que je puisse arriver à temps à destination. Si l’Etat ne veut pas que les tarifs de transport augmentent, il doit faire des efforts pour envoyer ses propres taxis et bus. Sinon, ce sont les pauvres citoyens qui vont souffrir davantage », a laissé entendre M. Bangoura.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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