Jeux paralympiques : faute de billets, les athlètes guinéens bloqués à Conakry

La Guinée va-t-elle rater les jeux paralympiques de Tokyo ? Cette hypothèse n’est pas à écarter aujourd’hui. Car, à la veille du début de la compétition qui s’ouvre demain, mardi 24 août 2021, les deux athlètes guinéens sont toujours bloqués à Conakry. Ils n’ont toujours pas leurs billets pour se rendre à Tokyo, où auront lieu ces jeux dédiés aux personnes handicapées, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

C’est une véritable préoccupation pour le comité national paralympique (CIP). Jusque dans la journée de ce lundi 23 août, toutes les démarches menées par ces responsables pour que les athlètes guinéens qualifiés aux jeux paralympiques de Tokyo, restent infructueuses. Bakoutoubou Dambakaté (malvoyant) et Kadiatou Bangoura (Atrophie du bras gauche) n’ont toujours pas reçu leurs billets pour pouvoir voyager. La faute à une négligence des autorités guinéennes, selon Seydou Doumbouya, président du comité national paralympique.

Seydou Doumbouya, président du comité national paralympique

« Les athlètes sont encore en Guinée, tout simplement parce que le dossier est bloqué au ministère du budget, il se trouve toujours sur la table du ministre, d’après les dernières informations que nous avons. On apprend même que la chaîne des dépenses sera fermée aujourd’hui. C’est vraiment une négligence de la part de l’Etat, c’est une marginalisation qui ne dit pas son nom. Alors que la Guinée vient de ratifier la convention CDPH (Convention relative aux droits des personnes handicapées) et notre pays vient de voter une loi pour la promotion et la protection des personnes handicapées », a-t-il déploré.

Les athlètes guinéens ont jusqu’à demain pour quitter Conakry. Passé ce délai, ils ne pourront plus participer à ces jeux paralympiques. Un scénario que le comité national paralympique veut éviter à tout prix. « On est même en train de voir si on peut avoir où on peut prendre les billets à crédit. Personnellement, j’ai appelé l’agence Ethiopian Airlines, j’ai demandé un écrit comme garantie pour qu’ils émettent les billets, mais ils m’ont dit qu’ils ne peuvent pas faire ça. Donc, nous sommes sur le terrain en ce moment pour voir si on peut trouver où emprunter les 56 millions pour les trois billets, parce qu’un billet coûte 19 millions. Parce que, au moment où je vous parle, je n’ai vraiment pas d’interlocuteur au niveau de l’Etat », a confié M. Doumbouya.

A noter que si la Guinée ne participe aux jeux paralympiques de Tokyo, elle sera frappée d’une double sanction. Elle ne pourra notamment pas participer aux deux prochaines éditions prévues à Paris et Los Angeles. « La dernière réunion des chefs de missions qui s’est tenue, notre représentant était dans la salle, on a intimé la Guinée d’envoyer immédiatement la coupure des billets émis pour les athlètes pour qu’ils bougent demain. S’ils ne reçoivent pas la copie scannée des billets, la Guinée sera sanctionnée pour deux éditions des jeux paralympiques (Paris 2024 et Los Angeles 2028). En plus, ils vont annuler toutes les accréditations y compris celle de notre chef de mission qui est déjà là-bas », a dit le président du CIP.

La Guinée est habituée à ce genre de situations. Lors des Jeux olympiques qui ont eu lieu récemment à Tokyo, la délégation guinéenne avait tardivement quitté Conakry. Ce retard avait valu d’ailleurs la disqualification de l’une des cinq athlètes guinéens qui devaient participer à cette compétition. Il y a quelques jours, l’équipe nationale de Basketball a dû attendre aussi la dernière minute pour rallier Kigali (Rwanda) pour l’Afrobasket. Et tout cela est lié à un problème d’argent. Le gouvernement ne débloque pas à temps les fonds nécessaires pour la participation des joueurs guinéens aux compétitions africaines et internationales.

Mariame Diallo pour Guineematin.com 

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