Conakry : vendeuses et ordures se côtoient et se tutoient au marché de Yimbaya (Matoto)

Situé dans la commune de Matoto (dans la haute banlieue de Conakry), le marché de Yimbaya est l’un des plus sales de la capitale guinéenne. On y rencontre fréquemment des tas d’immondices qui dégagent des odeurs nauséabondes. Les occupants dudit marché (notamment les étalagistes) et les ordures se côtoient à longueur de journée. Ce qui, naturellement, n’empêche pas le déroulement normal des opérations de vente et d’achat sur place.

Dans ce marché où Guineematin.com a dépêché un de ses reporters hier, samedi 28 août 2021, le constat est désolant. Les tas d’ordures s’enchevêtrent et se disputent le territoire avec les eaux stagnantes et les légumes et fruits pourris. Les odeurs nauséabondes présentent le ‘’Bonjour’’ aux passants et aux très nombreuses personnes qui y viennent faire des achats.

Assise devant sa boutique, Massaran Camara, vendeuse, respire à pleins poumons les mauvaises ordures qui proviennent des immondices qui jonchent de part et d’autre ce marché. Et, elle assure que ceux qui sont chargés de ramasser les ordures dans ce marché ont déjà fait cinq jours sans y mettre le pied.

« Tout le monde sait que les ordures ne sont pas bonnes pour la santé. Mais, nous sommes là avec. Habituellement, on venait ramasser les ordures ici. Mais, cette fois, ça fait 5 jours que les gens qui ramassent les ordures ne sont pas venus. Je ne sais pas pourquoi. Vous voyez, on a toutes les difficultés pour respirer ici. Il y a toutes sortes d’ordures ici et vous même vous voyez l’eau de ruissellement vient aggraver la situation », a indiqué Massaran Camara.

Selon les informations recueillies sur place par le reporter de Guineematin.com, une PME de ramassage d’ordures est recrutée pour évacuer les ordures de ce marché. Et, pour cette opération coup de balai, chaque propriétaire de boutiques, chaque vendeuse de condiments met la main à la poche à la fin de chaque mois pour payer ce service. D’ailleurs, ce samedi, un jeune muni d’un cahier comportant la liste des abonnés de cette PME, était en train de faire le tour dans le marché pour récupérer les frais d’abonnement.

 « Il y a une structure chargée de la gestion des ordures qui est mise en place ici. Moi, je suis chargé de collecter les frais de la gestion des ordures. Les gens paient entre 50 000 et 150 000 francs guinéens par mois », a-t-il confié sous anonymat.

Cependant, en plus des vendeuses trouvées sur place, les conducteurs de taximoto et les chauffeurs des camions qui transportent des légumes, des fruits et autres produits agricoles dans ce marché lient d’amitié avec les immondices qui s’y trouvent. Apparemment, on est obligé de faire avec si on veut que ses affaires marchent. Et, pourtant, en cette saison des pluies, patauger dans ces saletés pourrait être source de maladie. Car, comme on aime à le dire, « l’insalubrité et la santé ne font pas souvent bon ménage ».

Pourtant, les scientifiques relèvent les ordures entraînent de graves risques sanitaires. Par exemple, les déchets peuvent répandre des contaminants chimiques et microbiologiques par infiltration de lixiviats (par exemple un liquide chargé bactériologiquement et chimiquement issu de la circulation des eaux dans les déchets) ou par formation de biogaz (par exemple un gaz issu de la dégradation microbiologique des déchets). Et, l’exposition des populations riveraines par inhalation ou par ingestion d’eau contaminée ou de produits consommables irrigués par cet environnement contaminé peut être à la base de plusieurs pathologies.

Malheureusement, les gouvernants de la Guinée ne se préoccupent pas de ces situations et éviter ainsi aux citoyens ces genres de contamination. 

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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