Prisons surpeuplées en Guinée : Kaly Diallo dénonce une « violation flagrante des droits humains »

Mamadou Kaly Diallo, activiste des Droits de l'Homme
Mamadou Kaly Diallo, activiste des Droits de l’Homme


En Guinée, plusieurs prisons connaissent aujourd’hui un surpeuplement. Le nombre de détenus dépasse largement la capacité d’accueil, ce qui dégrade considérablement les conditions carcérales. Et cette situation ne laisse pas indifférents certains défenseurs des droits de l’homme. C’est le cas notamment de Mamadou Kaly Diallo qui a évoqué le sujet dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com ce lundi, 30 août 2021. Il a dénoncé une violation flagrante des droits humains par les autorités guinéennes.

« Aujourd’hui, le surpeuplement carcéral est effectif en Guinée. Comme on le sait, toutes les prisons de notre pays avaient été construites avec des capacités d’accueil bien définies et l’exemple le plus frappant est la prison de Conakry où la capacité était de 400 détenus. Et aujourd’hui, nous sommes à plus de 1000 personnes qui sont détenues dans cette prison. Cela pose d’énormes problèmes avec beaucoup de conséquences. 

Et c’est là où on parle d’une violation flagrante des droits humains. Parce qu’en principe, le droit d’un détenu qui lui est privé ou qui est bafoué à un moment donné, c’est celui d’aller et de venir. Sinon, tous les autres droits, il (le détenu, ndlr) doit les jouir.  C’est pour cette raison d’ailleurs que dans les pays avancés en matière des droits de l’homme, on parle aujourd’hui de l’humanisation même dans les centres de détention », a expliqué Mamadou Kaly Diallo.

Ces dernières semaines, des évasions de détenus ont été enregistrées à la maison centrale de Conakry et dans les prisons de Kankan et de Kindia. Pour cet activiste des droits de l’homme, les mauvaises conditions carcérales pourraient expliquer cette situation. « Je pense qu’il faut se saisir de ces phénomènes d’évasion pour penser aux conditions humaines des détenus en République de Guinée. Avec cette surpopulation, on viole les droits fondamentaux des détenus dont le premier est celui de la santé. 

Vous avez vu les évacuations répétitives des détenus vers le CHU Ignace Deen à cause de maladies parfois chopées dans leur cellule et à cause de la défaillance du système sanitaire se trouvant à l’intérieur de la prison de Conakry. L’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que chaque citoyen a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de la personne. Et c’est là qu’on parle des droits du détenu parce que la sûreté de la personne, c’est à la fois morale, psychologique et sanitaire. Ce sont des droits qui doivent être respectés vaille que vaille dans notre pays », a dit Mamadou Kaly Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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