Renvoi du procès de l’opposant Sorya Bangoura : « c’est un alibi » pour le maintenir en prison

Soryah Bangoura, secrétaire fédéral de l'UFDG de Matam
Soryah Bangoura, secrétaire fédéral de l’UFDG de Matam

Arrêté depuis le 06 août dernier pour « entrave aux mesures sanitaires », Sorya Bangoura, le secrétaire fédéral de l’UFDG (la principale formation politique d’opposition en Guinée) dans la commune de Matam, devait être jugé ce mardi, 31 août 2021, par le tribunal correctionnel de Mafanco. Mais, finalement, l’opposant n’a pas été présenté à cette juridiction de première instance ; et, son procès a été renvoyé à une « date ultérieure » par cette juridiction de première instance. Une situation qui a irrité ses avocats qui dénoncent « un alibi » du parquet visant neutraliser leur client, rapport Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Apparemment, l’annonce de la programmation de l’ouverture du procès de Sorya Bangoura était une simple farce. Car, ce mardi, son dossier n’a été inscrit au rôle d’audience. Et, pire, l’opposant n’a même pas été extrait de la maison centrale pour être convoyé au tribunal. Ses avocats, visiblement très pressés d’en découdre avec le parquet dans cette affaire, ont été pris de court la farce qui leur a été vendue. Ils ont surtout été estomaqué d’entendre que le procès de leur client ne va pas s’ouvrir aujourd’hui et qu’il est renvoyé à une date ultérieure.

« On nous a fait savoir que le procès de notre client (Sorya Bangoura) devrait avoir lieu  ce mardi 31 août 2021. On vient au tribunal, à notre surprise, on trouve que le procès n’est pas programmé. Notre client n’est même pas venu. Mais, ce qui est important, c’est que nous ne comprenons plus. Sinon, un cas de flagrant délit devrait être jugé dès le jour son défèrement ou le lendemain même. Mais, notre client croupit en prison depuis le 9 août dernier. Donc, çà  nous le regrettons et nous le condamnons… La non tenue de l’audience aujourd’hui est du à un problème d’organisation interne. Ils devraient tenir l’audience aujourd’hui, malheureusement ils nous ont dit de rester à l’écoute, ils vont nous tenir informés au plus tard aujourd’hui soir sur la date du procès. Mais, nous nous avons compris le problème. Vous savez monsieur  Soria est le responsable fédéral de l’UFDG de Matam, il est très efficace et pose des actions importantes au niveau de l’UFDG. Et donc, il faut tout faire pour trouver un alibi pour le faire taire ou pour neutraliser ses actions. C’est ce que nous dénonçons et condamnons. Il devrait être jugé le jour même de son défèrement ou le lendemain. Mais, depuis le 9 août il est injustement et arbitrairement en détention à la maison centrale », a dénoncé Me Alseny Aïssata Diallo.

Pour cet avocat au barreau de Guinée, les charges articulées contre son client ne tiennent pas débout. Et, la preuve de cet argument sera démontrée au moment venu devant le tribunal.

« On lui reproche de ne pas respecter les mesures barrières. C’est ce que nous nous apprêtons à démonter pièce par pièce. Parce que ce n’est pas un motel qu’il gère, c’est un hôtel. Et, ce n’est pas lui seul qui gère un hôtel à  Conakry. Il y en a plusieurs et tous les propriétaires de ces hôtels personne n’ont pas été arrêtés pour non respect des mesures sanitaires. Et, ces hôtels continuent à  recevoir des gens jusqu’à 00 heure, jusqu’au moment où je vous parle. Pourquoi c’est notre client seulement, Sorya Bangoura, qui a été interpellé pour non respect de mesures sanitaires ? Donc, c’est pour vous dire que ça ne tient pas. De toutes les façons, à  l’audience le procureur qui l’accuse de ce non respect des mesures sanitaires aura à faire avec nous. Il sera prêt à nous affronter et nous nous sommes déjà prêts », a martelé Me Alseny Aïssata Diallo. 

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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