Manifestation contre l’obscurité en Guinée : les femmes immobilisent Kamsar

Marama Soumah, habitante de Kamakoulou

Depuis mardi dernier, 31 août 2021, des femmes de Kamsar manifestent leur colère contre le manque d’électricité dans leur localité. Cette grogne sociale ne faiblit pas. Bien au contraire, elle s’étend sur d’autres localités de la préfecture bauxitique de Boké, a constaté Guineematin.com, à travers son envoyé spécial.

Si au départ la manifestation des femmes se focalisait sur Kamsar, elle touche désormais Kolaboui sur la route de Boké. Preuve de la tension qui y règne, le train minéralier transportant de la bauxite a été arrêté. Le chemin de fer barricadé par des bois, des tôles et autres objets usagers.

Marama Soumah, habitante de Kamakoulou

Mariama, une des manifestantes que nous avons rencontrée à Kamakoulou est très remontée « Nous n’avons pas d’eau ni d’électricité. Nous souffrons énormément. Si une femme en état famille veut passer par les rails, elle ne peut pas. Alors qu’ils transitent la mine par ici. Et pour ces rails, ils ont cassé toutes nos maisons alors qu’on en tire aucun bénéfice », dit-elle au micro de l’envoyé spécial de Guineematin.com

Ce n’est pas la première fois que les femmes de Kamsar manifestent contre le manque d’électricité. A chaque fois, les autorités engagent des discussions qui n’aboutissent à rien. « À chaque fois que nous manifestons, ils viennent nous faire avaler des doux mots ; mais, ils ne font rien par la suite. On a ras-le-bol de ces duperies. Cette fois-ci, nous sommes là jusqu’à ce que nous ayons gain de cause », assure Mariama.

Lamine Dansoko, chauffeur

Également interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com à Kamsar, Mohamed Lamine Dansoko a dit avoir fait deux heures entre Kamsar et Kolaboui à cause de la manifestation des femmes. « On a supplié les femmes ; mais, elles n’ont pas accepté de libérer la route », affirme cet habitué de cette voie. Pour lui, l’Etat guinéen doit agir. « Il faut que les gouvernants nous aident. Moi, je ne suis pas d’ici mais je passe souvent par là. On voit bien qu’il n’y a ni courant ni eau. En plus, on voit les traces de beaucoup de maisons démolies dans ce village. C’est révoltant ! », s’exclame-t-il.

Sur la route de Kamsar, le sous-préfet aura été vu en négociation avec les femmes grévistes. Une source a confié à Guineematin qu’un consensus aurait été trouvé. Rendez-vous est pris pour ce vendredi pour être édifié.

De Kamsar (Boké), Amadou Diarouga Baldé pour Guineematin.com

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