Démantèlement des PA à Conakry : les citoyens saluent une « bonne décision »

Conformément au communiqué publié hier par le CNRD (la junte militaire qui a renversé le président Alpha Condé), les Points d’Appui (PA) installés à Conakry sont démantelés. Ces bases des forces de défense et de sécurité, mises en place par le pouvoir déchu dans la commune de Ratoma (fief de l’opposition) ont été complètement démontées ce mardi, 7 septembre 2021. Une décision vivement saluée par les habitants de cette partie de la capitale guinéenne, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est un ouf de soulagement pour les riverains de l’autoroute le Prince, qui abritait la quasi-totalité des PA installés par le régime du président Alpha Condé. Car si le déploiement de l’armée sur cet axe visait officiellement à renforcer la sécurité, il était surtout un moyen pour les anciennes autorités de restreindre les citoyens, notamment la liberté de manifestation. Pour ces citoyens donc, le démantèlement de ces PA, ordonné le colonel Mamady Doumbouya, commandant du Groupement des Forces spéciales et président du CNRD, est synonyme de liberté retrouvée pour ces citoyens.

Elhadj Lamarana Bah, un habitant de Hamdallaye Prince

« Il n’y avait pas de raisons de militariser cette zone. La seule raison qui les a poussés à faire ça est d’ordre politique, et non sécuritaire. Sinon, il y avait d’autres moyens pour assurer la sécurité des citoyens sans installer des PA ici. Donc, aujourd’hui, on est très contents. Voir ces agents partir est vraiment un motif de réjouissance pour nous », a déclaré Elhadj Lamarana Bah, un habitant de Hamdallaye Prince, localité où était installé un PA de l’armée.

Fodé Mamoudou Sow, habitant de Hamdallaye Prince

Fodé Mamoudou Sow, un autre citoyen, est heureux de la démilitarisation de l’axe. Car, pour lui, l’installation des PA dans cette zone était illégale. « La population de l’axe a accueilli le démantèlement des PA avec beaucoup de joie. Comme vous le savez, ces PA étaient illégaux. Depuis qu’ils sont là, on n’a pas pu respirer comme il se doit, parce qu’ils considéraient cette zone comme étant une zone habitée par des rebelles. Il faut oser le dire, ils nous ont traité de tous les mots, uniquement parce qu’on revendiquait un droit. On n’a jamais dit que nous sommes contre un pouvoir, plutôt on a réclamé un droit légitime, celui du respect de nos droits.

Mais, du fait que nous avons réclamé cela, il était question de nous pousser, de nous violenter pour restreindre nos droits et libertés. Quand on dit qu’on est de l’axe, on nous voit comme des rebelles, comme des inhumains, alors que tous ceux qui sont là jouissent de leurs facultés mentales. Ils réfléchissent, connaissent ce qui se passe et ils sont informés de tout ce qui se passe », a dit M. Sow, tout en invitant les jeunes de l’axe au respect des lois de la République. « Réclamons nos droits ; mais, respectons la loi. Tout ce qu’on fait doit être fait sur la base légale. Nous demandons aux jeunes de rester calmes et de suivre les conseils », exhorte-t-il.

Thierno Amadou Barry, habitant de Cosa

Trouvé à Cosa, au niveau des rails, où se trouvait également un PA, Thierno Amadou Barry, se dit également très satisfait du départ des forces de défense et de sécurité de cette zone. « Aujourd’hui, la grande majorité des populations d’ici sont d’accord avec ce démantèlement. J’approuve totalement cette décision des nouvelles autorités et je suis très content du fait qu’on a enlevé ces PA qui restreignaient la liberté des citoyens. On ne pouvait pas  imaginer qu’une telle situation pouvait arriver maintenant là. Donc, dans la grande majorité, les populations sont contentes », a dit ce doyen.

Initiée par le premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, et approuvée par le président Alpha Condé, l’installation des PA le long de la route le Prince a contribué largement à empêcher les manifestations de rue qui étaient récurrentes dans cette partie de Conakry. « Si c’est pour sécuriser les citoyens et leurs biens, nous pensons que la sécurité mobile pour assurer ça. Mais vouloir installer des PA de la manière dont cela s’est passé, c’était juste pour restreindre la liberté d’expression des citoyens », soutient Thierno Amadou Barry.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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