Guinée : les 5 valeurs du CNRD, les exigences de la CEDEAO et les attentes du peuple !

La République de Guinée est de nouveau face à son destin. Depuis le 5 septembre 2021, une nouvelle ère et une nouvelle page de l’histoire viennent de se dessiner avec l’avènement au pouvoir et contre toute attente du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), dirigé par le Colonel Mamady Doumbouya, patron des forces spéciales.

Et c’est non sans raison que les Guinéens qui suivent attentivement les déclarations et les actes posés par le nouveau pouvoir commencent à espérer avoir enfin un pays où il fait bon vivre, où la justice est pour tout le monde et où la sécurité des personnes et des biens est garantie par les autorités partout et à travers le pays.

Décidé à tracer un chemin plein d’espoir pour les populations guinéennes, le CNRD a déjà annoncé les couleurs de sa gouvernance par la publication des valeurs qui fondent ses objectifs pour relancer la nation guinéenne.

Ses valeurs écrites sont visibles dans la salle du 2 octobre qui abrite l’hémicycle au Palais du peuple. Et c’est l’endroit choisi par les nouvelles autorités pour tenir les concertations nationales pour une transition inclusive et apaisée, ouvertes le mardi 14 septembre.

Mais qui sont ces valeurs qui ont déjà l’adhésion des forces vives du pays ? Guineematin.com vous propose l’intégralité du texte.

C’est d’abord, la Rectification institutionnelle pour bâtir des institutions fortes et légitimes garantissant la mise en place d’un Etat de droit. Ensuite la Refondation de l’Etat pour moraliser la vie publique. Responsabiliser l’administration et restaurer l’autorité de l’Etat. Ces valeurs bâties  au tour duRassemblement pour conduire les affaires publiques avec la participation de toutes les composantes e la nation, y compris les Guinéens de l’étranger à la construction républicaine. Ce qui exige de  Rompre avec les anciennes pratiques, reformer l’administration et conduire la transition avec la transparence et permettre le Repositionnement de la Guinée en respectant les engagements internationaux vis-à-vis des partenaires du CNRD à coopérer avec les institutions internationales.

Comme on le voit, l’application de ces cinq valeurs fait espérer au Guinéen lambda de retrouver un nouveau pays avec une nouvelle gouvernance suscitant d’un nouvel espoir et un nouveau souffle pour un avenir plus promoteur dans une nation unie, forte, stable et prospère.

Sans doute la tâche ne sera pas facile pour les nouveaux dirigeants qui ont trouvé un héritage très lourd et un chantier très vaste et des urgences un peu partout, notamment sécuritaires (dans une sous-région menacée par des extrémistes), judiciaires (avec les dossiers de crimes économiques et de sang), alimentaires (marquées par une flambée des prix parfois fantaisiste), éducatives (avec l’approche de l’ouverture des classes dans une situation d’exception) et surtout institutionnelle (avec l’avènement d’une junte militaire au pouvoir).

Et c’est pour cette raison que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est amenée à partager les préoccupations du peuple et éviter de décréter des décisions qui n’ont aucune chance de prospérer sur le terrain, au vu des dégâts démocratiques à réparer avant la remise du pouvoir à des autorités civiles, élues.

C’est vrai que la Guinée est un pays fondateur de la CEDEAO et membre à part entière des instances de cette organisation. S’il y a un problème dans ce pays, c’est évident que les autres Etats ne doivent pas rester indifférents. Mais la question qui se pose est celle savoir comment venir en aide à la Guinée qui souffre le martyr depuis son indépendance, du fait de la mal gouvernance soutenue par la corruption, le détournement des deniers publics, des crimes d’Etat et la faillite de son élite.

Imposer un calendrier à la transition aussi courte ne saurait résoudre ces problèmes. Mais discuter avec les différents acteurs impliqués dans cette crise institutionnelle pourrait aider à éviter de retomber prochainement dans une pareille situation.

En tout état de cause, le Guinéen qui sait pertinemment que son destin est dans ses mains ne saurait rester indifférent de ce qui se passe. L’interroger, l’écouter et l’associer pour trouver une meilleure sortie de crise et comme le font les membres du CNRD pendant ces journées de concertations nationales seraient la meilleure approche.

Aider les Guinéens à avoir une Constitution infalsifiable, des institutions fortes et légitimes dirigées par des hommes et de femmes intègres, remettre la justice sur les rails pour moraliser la vie économique, sont entre autres les plus grandes attentes des populations, confrontées à des difficultés de tous genres et dans un pays potentiellement riche.

La situation de la Guinée décrite intelligemment par le Cardinal Robert Sarah, a un grand besoin de mettre en pratique les solutions esquissées par cet homme de l’église. Si elles sont appliquées à la lettre, ce serait un départ rassurant pour la conduite de la transition et dans l’intérêt de tout le monde. La Guinée a besoin d’une nouvelle classe politique plus responsable et les Guinéens aspirent vivre mieux en paix et en toute sécurité dans un pays stable bâti sur un Etat de droit irréprochable.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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