Des épouses de militaires emprisonnés au Col. Mamady Doumbouya : « on le supplie de gracier maintenant nos maris »

Près d’une soixantaine de femmes ont rallié très tôt ce mardi, 21 septembre 2021, le palais du peuple où se déroulent actuellement les concertations nationales entre le CNRD et les forces vives de la nation. Ces femmes, toutes des épouses de militaires, étaient venues solliciter une audience avec le Colonel Mamady Doumbouya (président du CNRD) pour implorer « une grâce » pour leurs maris emprisonnés depuis 2010 (pour certaines).

Malheureusement, compte tenu du calendrier très chargé du nouvel homme fort de Guinée, ces femmes n’ont pas eu l’occasion d’exposer leur préoccupation. Mais, au micro de Guineematin.com, l’une d’entre elle, Elisabeth Zoumanigui, épouse du Capitaine Marcel Guilavogui (en prison depuis 2010 selon nos informations), est largement revenue sur le motif de leur présence aujourd’hui au palais du peuple.

Elisabeth Zoumanigui, épouse du Capitaine Marcel Guilavogui

« Notre présence ici c’est pour une doléance afin de demander au président de gracier maintenant nos maris. Car, on souffre. Nous sommes ici depuis 6 heures du matin pour le voir, mais jusqu’à présent on ne l’a pas vu. C’est pourquoi on vous a fait appel (les médias) pour que le président puisse entendre notre cri de cœur pour gracier nos maris. Nous avons des enfants, certaines parmi nous ont été délogées de leurs habitations, parce que payer le loyer, les fournitures scolaires et nourrir les enfants n’est pas facile. Maintenant, on le supplie, nous sommes par terre, de faire à cause de nous et nos enfants de gracier maintenant nos maris. On ne veut pas d’une justice, on veut qu’on les libère maintenant, de les gracier. Nous sommes des épouses de militaires qui, pour certaines d’entre nous, leurs maris ont été arrêtés il y a 3 ans, d’autres 8 ans et d’autres 10 ans. Mon mari (Capitaine Marcel Guilavogui) a été arrêté le 20 mars 2010, il a fait 11 ans 6 mois en prison sans jugement. Donc, nous ne savons pas la cause pour laquelle il a été arrêté, parce qu’il n’a jamais été jugé. On change des fois ces dossiers. Il est détenu à Kindia après avoir fait 10 ans à la maison centrale de Conakry. Nous sommes 59 présentes ici, mais nous sommes en tout plus de 400 femmes dans cette situation », a expliqué Élisabeth Zoumanigui.

Mamadou Yaya Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 67 36 81

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