Poursuivie pour « délaissement d’un enfant hors d’état de se protéger », Hadja Aïssata Sylla a comparu hier, mardi 21 septembre 2021, devant le tribunal correctionnel de Mamou. La prévenue n’a pas réfuté les charges articulées à son encontre. Mais, pour sa défense, elle a déclaré qu’elle n’était pas en total possession de ses facultés mentales au moment des faits. Elle a soutenu, jusqu’à la clôture des débats, qu’elle ne se souvient pas d’avoir jeté son bébé dans une fosse septique. Mais, le ministère public a finalement requis 5 ans de prison à son encontre, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Les faits reprochés à Hadja Aïssata Sylla remontent au 16 septembre dernier dans la commune urbaine de Mamou. Cette femme (divorcée) a accouché et a jeté son nouveau-né dans une fosse septique à Baraya, dans le quartier Kimbelly2. C’était aux environs de 17 heures ; et, c’est un conducteur de taximoto qui l’a dénoncé aux voisins. Son enfant a été sauvé et conduit à l’hôpital pour des soins. Et, elle (Hadja Aïssata) a été arrêtée et conduite en détention à la maison centrale.
«Hadja Aïssata Sylla, après avoir divorcé avec son mari ici (à Mamou) s’est rendue à Siguiri où elle a contractée une grossesse. À son retour à Mamou, l’auteur de sa grossesse n’ayant pas reconnu, elle a été refoulée par sa famille. C’est seulement ce jeudi aux environs de 15 heures qu’elle a accouché chez une femme dans le quartier Kimbelly 2, avant de tenter de se débarrasser de l’enfant dans un WC. Il a fallu la vigilance d’un conducteur de taxi-moto pour la dénoncer et retrouver l’enfant en vie. Ce vendredi 17 septembre 2021, le procès-verbal a été transmis au parquet sur la base de l’article 114 du code de procédure pénale. L’affaire a été orientée en procédure de flagrant délit », a expliqué un peu plus tôt Elhadj Sidiki Camara, le procureur de la république près du tribunal de première instance de Mamou.
A la barre ce mardi, Hadja Aïssata Sylla a corroboré le récit du parquet. Mais, elle a déclaré qu’elle ne se souvient pas d’avoir jeté son enfant.
« Après avoir accouché, je ne me contrôlais, j’avais trop mal. Si j’ai jeté mon enfant, c’est peut-être à cause de la douleur. Mais, je ne me souviens pas avoir jeté mon bébé », a-t-elle déclaré devant le tribunal, tout en demandant pardon.
Cependant, cette déposition de la prévenue n’a pas convaincu le ministère public. Et, dans ses réquisitions, il l’a fait savoir en demandant la condamnation de Hadja Aïssata Sylla à 5 ans d’emprisonnement et au payement de 5 millions de francs guinéens d’amende.
Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 28 septembre prochain.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
