La chute du régime Alpha Condé a libéré la parole en Guinée. Même les magistrats, habituellement très réservés, n’ont pas hésité à se faire entendre. A l’occasion de leur rencontre hier, mardi 21 septembre 2021, avec le colonel Mamadi Doumbouya, beaucoup d’entre eux ont pris la parole, faisant de graves révélations. Ils ont reconnu avec pris des mauvaises décisions sous la pression des anciennes autorités.
Et cette situation ne laisse pas indifférent Alphonse Charles Wright, président du tribunal de première instance de Dubréka. Le célèbre juge, qui s’est fait connaître grâce à son audace, trouve désolante la sortie de ces collègues. Selon lui, tout magistrat qui reconnaît avoir subi la pression de l’exécutif au point de reculer face à sa responsabilité professionnelle, ne mérite pas de rendre la justice au nom du peuple.
« Admettre avoir subi la pression de l’exécutif au point de reculer face à sa responsabilité professionnelle est un aveu de la violation du serment de magistrat. Par conséquent, un tel magistrat ne mérite pas de rendre la justice au nom du peuple devant lequel il a prêté serment de n’être soumis qu’à la seule autorité de la loi. Dans le cas contraire, il orientera très mal la boussole de la justice vers une destination d’injustice institutionnelle.
Après la transition, il sera capable de trouver d’autres justificatifs en soutenant que les autorités l’ont dérouté à nouveau face à sa responsabilité. Il n’y a pas d’homme providentiel. Cependant, le magistrat doit être un sacrifice pour son peuple et non sacrifier son peuple. Nul ne peut réussir seul, chacun doit se repentir selon le degré de sa faute tout en s’engageant au-delà des mots, à ne pas abandonner son serment au prix de sa vie », a écrit le jeune magistrat sur sa page Facebook.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
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