Abdoulaye Sow tire sur la CNTG et ses alliés : « ce sont des syndicats de l’ancien gouvernement »

Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’USTG

L’appel du colonel Mamadi Doumbouya à une unité d’action syndicale n’est pas tombé dans de bonnes oreilles. C’est ce qui ressort en tout cas des agissements des responsables du mouvement syndical guinéen. Deux groupes de syndicalistes se sont réunis ce jeudi, 23 septembre 2021, à deux endroits différents pour préparer chacun un mémorandum à remettre aux autorités guinéennes. Abdoulaye Sow, à la tête de l’un des camps rivaux, justifie cette situation par le fait que ses adversaires sont des « syndicats du gouvernement » et non des travailleurs, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

En recevant les centrales syndicales du pays, samedi dernier, le président du comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) avait fait un constat déplorable. Le colonel Mamadi Doumbouya a regretté les divisions qui minent le mouvement syndical guinéen depuis plusieurs années, appelant ses responsables à se retrouver pour laver le linge sale en famille et créer une unité d’action syndicale. Mais cet appel ne semble pas produire des effets positifs. Car c’est en rangs dispersés que les centrales syndicales vont adresser les propositions que leur a demandé le chef de la junte militaire au pouvoir.

D’un côté, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et ses alliés. Et de l’autre, l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), version Abdoulaye Sow (il existe deux camps se réclamant tous de l’USTG) et ses alliés. Chaque camp a tenu une réunion ce jeudi, 23 septembre 2021, pour préparer le mémorandum qu’il va remettre aux nouvelles autorités guinéennes. Mais pour Abdoulaye Sow, son groupe est le plus représentatif, car il en son sein, la majorité des centrales syndicales du pays. Le secrétaire général de l’USTG qualifie d’ailleurs ses adversaires de syndicats du régime déchu.

« Là, vous avez trouvé huit centrales syndicales sur douze qui se sont donné la main pour réconcilier les mouvements syndicaux guinéens et ensuite produire un mémorandum qui dénonce les tares et qui fait les recommandations pour une Guinée nouvelle. Ceux qui se sont réunis de l’autre côté, c’étaient les syndicats de l’ancien gouvernement. Depuis 2010, ils sont avec le gouvernement. Ils ont pris en otage les institutions que nous avons créées, notamment l’institut national d’assurance-maladie obligatoire (INAMO), la caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’Etat (CNPSAE) et la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Ils ont la bourse du travail aussi. Il faut que l’État puisse prendre ses responsabilités pour que la bourse du travail soit pour tous les travailleurs. Ce qui était le cas depuis l’indépendance. Ce matin, on les a appelés au téléphone pour qu’ils rejoignent le grand groupe pour que nous travaillions ensemble, afin que le mouvement syndical sorte de la division. Mais malheureusement, c’est comme d’habitude, ils ont du mal à être avec d’autres que le gouvernement avec lequel il négociait », a laissé entendre Abdoulaye Sow, secrétaire général de l’une des factions rivales de l’USTG.

Diarouga Aziz Balde pour Guineematin.com

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