Union patronale des PME : Abdoulaye Baldé appelle à l’adhésion de tout le secteur informel

Abdoulaye Baldé, vice-président de l’union patronale des PME de Guinée
Abdoulaye Baldé, vice-président de l’union patronale des PME de Guinée

Depuis 2019, il existe une organisation qui veut fédérer tous les acteurs du secteur informel en Guinée. Il s’agit de l’union patronale des petites et moyennes entreprises (PME). Qu’est-ce qui a prévalu à la mise en place de cette organisation et quelle est son importance ? Abdoulaye Baldé, vice-président de l’union patronale des PME de Guinée, a répondu à ces questions dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce mardi 28 septembre 2021. Il appelle tous les acteurs concernés à se retrouver au sein de cette organisation et à unir leurs forces pour développer leur secteur.

Décryptage !

Guineematin.com : en 2019, vous avez mis en place une organisation patronale des petites et moyennes entreprises. Parlez-nous de cette structure, première du genre en Guinée.

Abdoulaye Baldé : je vais dire que Dieu nous a vraiment accompagnés dans cette démarche, parce que la tâche était très difficile. On a mené beaucoup de démarches et aujourd’hui, nous disons Dieu merci, parce que nous avons pu unifier notre secteur, on a mis en place même les antennes régionales de notre organisation. Le bureau exécutif de l’organisation est composé de 20 membres, répartis en 3 groupes : un groupe des membres adhérents, un groupe des sympathisants et un groupe des membres d’honneur. 

Guineematin.com : qu’est-ce qui a motivé la mise en place de cette organisation patronale des PME ?

Abdoulaye Baldé : la création de cette organisation est motivée par le fait que le secteur informel est vraiment désordonné. Il n’y a aucun interlocuteur au sein du secteur pour parler des problèmes qui l’assaillent. Les acteurs du secteur informel font l’objet de harcèlement quelquefois même de la part des autorités et personne ne sait quel chemin il faut emprunter pour avoir de l’aide. C’est la raison pour laquelle nous avons mis cette structure en place. En plus, nous avons besoin d’unir nos forces, nos idées, afin d’aider au développement du secteur informel. Le secteur informel guinéen n’est pas réglementé, nous voulons donc qu’il soit réglementé pour que tout soit harmonisé. Et pour cela, nous appelons tout le monde à nous rejoindre. Nous appelons à l’adhésion de tout le monde.

Guineematin.com : parlez-nous un peu des objectifs principaux de votre organisation. 

Abdoulaye Baldé : le but principal de notre organisation est de participer efficacement à la réalisation des projets de développement, à travers les activités réalisables des PME, que ce soient des projets octroyés par l’Etat ou par des particuliers. En ce qui concerne les objectifs principaux, ce sont entre autres : l’octroi de marchés d’une valeur d’un million à un milliard de francs guinéens aux PME ; la création des banques de crédits en faveur des PME ; l’organisation des PME par corporation, favoriser l’insertion sociale; favoriser la formation technique et agricole et aux PME ; promouvoir la paix et la quiétude sociale ; favoriser les subventions aux PME.

Parce qu’aujourd’hui, le secteur informel n’a pas de subventions. Nous avons des problèmes, notamment d’accessibilité aux prêts au niveau des banques primaires, puisqu’il n’y a pas de réglementation en vigueur par rapport au secteur informel. Nous voulons aller vers tous les partenaires pour avoir accès à des prêts bancaires, afin de permettre ainsi la réduction des flux migratoires vers l’occident. Comme ça, avec l’accès aux prêts avec les accompagnements nécessaires, les jeunes auront le courage de rester dans ce pays et d’investir ici. Cela permettra aux jeunes de comprendre qu’il est possible de réussir dans ce pays.

Guineematin.com : le secteur informel a pris part aux concertations nationales organisées récemment par le CNRD, la junte militaire qui dirige actuellement la Guinée. Comment avez-vous apprécié cette initiative des nouvelles autorités guinéennes ?

Abdoulaye Baldé : on a bien sûr participé à ces concertations, mais il a été constaté que le secteur informel n’était pas uni. Beaucoup ne savaient même pas que l’union patronale des petites et moyennes entreprises de Guinée est créée. Donc, nous sommes allés à ces concertations, ceux qui ont eu l’occasion de parler, qui sont d’ailleurs au nombre de 3, ont parlé. Mais, c’était de façon désordonnée, parce qu’on n’était pas unis avant d’y aller. C’est pourquoi, nous voulons aller plus loin avec beaucoup plus de vision, afin de permettre que l’organisation patronale des PME soit beaucoup plus connue. L’union patronale des PME a besoin notamment du PDG Sonoko. Nous avons besoin de son expérience, de ses conseils et de ses orientations. Et pour cela, nous allons essayer de l’approcher afin qu’il nous accompagne. 

Guineematin.com : qu’attendez-vous du comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) ?

Abdoulaye Baldé : par rapport à nos attentes, nous disons que nous sommes déjà en train de bien démarrer les choses. Nous apprécions les premiers actes posés par le CNRD. Nous savons que le CNRD n’a pas une baguette magique pour régler tous les problèmes à son temps. Mais nous lui demandons quand même de nous aider, nous qui sommes dans le secteur informel, à avoir accès aux prêts bancaires pour que notre secteur puisse se développer. Nous voulons qu’il favorise l’octroi des marchés allant jusqu’à un milliard aux PME guinéennes. Parce qu’il y a de grandes entreprises aujourd’hui, quand il y a des offres de marchés même de 100 millions de francs guinéens, elles se présentent et ramassent ces 100 millions au détriment des PME, à cause du clientélisme, du favoritisme.

Cela n’encourage pas les acteurs du secteur informel. Alors, ces grandes entreprises, en principe, ne devraient pas soumissionner et prendre ce genre de marchés. Elles ne doivent normalement soumissionner que  pour les marchés de plusieurs milliards. Il y a beaucoup de jeunes qui ont créé des entreprises, mais quand eux ils soumissionnent, on les écarte. Nous voulons donc qu’au cours de cette transition, qu’on accorde aux petites et moyennes entreprises la chance de bénéficier désormais d’un certain nombre de marchés allant jusqu’à un milliard au moins. Cela permettra de lutter contre la pauvreté et favoriser le développement du pays. Et pour cela, nous voulons qu’il y ait la création d’un centre d’appui technique et de financement entre autres, en faveur des PME. 

Entretien réalisé par Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225

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