Licenciement abusif à l’hôtel Sheraton de Conakry : Saliou Sampil réclame ses droits

Un an après son licenciement pour avoir cassé accidentellement un pot de fleurs, Mamadou Saliou Sampil n’est toujours pas rétabli dans ses droits par les responsables de Sheraton hôtel Conakry, a appris un reporter de Guineematin.com qui suit ce dossier.

Il y a un an, jour pour jour, depuis que Mamadou Saliou Sampil, jeune employé de Sheraton hôtel, a perdu son travail à cause d’un pot de fleurs qu’il a percuté en poussant un chariot. Il a depuis été licencié par la direction générale de l’hôtel avec deux syndicalistes accusés de l’avoir soutenu dans la défense de ses droits.

Mohamed Saliou Sampil, licencié de Sheraton Grand Hôtel de Conakry

Interrogé hier, mercredi 6 octobre 2021, il a expliqué que le syndicat continue de se battre à ses côtés pour reconquérir de ses droits. « Nous sommes partis au tribunal de Mafanco et la décision de justice a été en ma faveur. Ils ont interjeté appel parce qu’ils se disent que s’ils acceptent cette décision, d’autres problèmes vont être soulevés au niveau de l’hôtel et cela poussera d’autres à se plaindre. Ce qui fait que jusqu’à présent, il n’y a pas de suite. Après mon cas, deux autres syndicalistes ont été licenciés. Un autre groupe a subi le même sort ; mais, pour eux, ça n’a pas été médiatisé. Une dame est décédée par suite de maladie faute de soins appropriés et le règlement n’a pas été favorable. Finalement, nous avons compris que les responsables de l’hôtel ont opté pour les démarches judiciaires parce qu’ils pensent qu’avec le temps que cela peut prendre, certains vont se décourager et abandonner », a notamment expliqué la victime de Sheraton.

Pour rappel, Mamadou Saliou Sampil avait voulu apporter un coup de main à une femme qui travaillait dans le même hôtel et qui avait oublié des serviettes. A 22 heures, cette femme devait s’embarquer parce qu’il y avait le confinement. Et donc, Sampil est allé l’aider en mettant les serviettes sur le chariot. Ne pouvant pas continuer par le chemin habituel à cause de la forte pluie qui s’abattait ce jour, il est passé par la réception où il a percuté le pot de fleurs qui s’est cassé.

Et par pur hasard, un syndicaliste était présent sur place. Et, celui-ci a envoyé directement un mail au DGA de l’hôtel pour l’en informer. Mais, le lendemain, le jeune a été convoqué et on lui a soumis une lettre d’explication. Il s’est exécuté avec l’appui de certains syndicalistes de l’hôtel, tout en présentant ses excuses à la direction.

Mais, une semaine après, le jeune a de nouveau été appelé par la Directrice des ressources humaines, Hadja Mariama Camara, qui l’a alors intimé de signer sa lettre de licenciement. Surpris, Sampil a refusé, évoquant la nécessité d’une concertation avec ses syndicalistes. Le jeune est allé chercher son responsable syndical qui est venu et la DRH a insisté sur le fait que la lettre n’était adressée qu’à Sampil et non à un syndicaliste.

Finalement, malgré les multiples plaidoiries auprès de la Direction générale, Sampil a été licencié. Depuis, il court derrière son rétablissement dans ses droits.

À rappeler que dans la matinée de ce jeudi, 07 octobre 2021, les différentes centrales syndicales ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont annoncé les nouvelles mesures prises pour la réintégration de monsieur Sampil ; mais aussi pour mettre fin à cette pratique qu’elles qualifient de licenciement abusif.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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