Libération de Nanfo Diaby : « la vérité a triomphé », réagit l’une de ses épouses

Kadiatou Sangaré, une des 4 femmes de l’imam Nanfo

Comme annoncé précédemment, Ismaël Nanfo Diaby a été libéré ce mardi, 12 octobre 2021. La Cour d’appel de Kankan a infirmé la décision du tribunal de première instance, condamnant l’imam qui prie en maninka. La juridiction supérieure a estimé que le controversé leader religieux n’a pas commis les faits de trouble à l’ordre public pour lesquels il a passé cinq mois en détention. Un ouf de soulagement pour les partisans de l’imam, qui ont laissé éclater leur joie après la publication de cette décision, a constaté le correspondant de Guineematin.com à Kankan.

Kadiatou Sangaré, une des 4 femmes de l’imam Nanfo

Kadiatou Sangaré, une des quatre épouses de Nanfo Diaby, fait partie des nombreux soutiens de l’imam qui ont assisté à son procès. Elle a suivi avec un intérêt particulier, le prononcé de l’arrêt de la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Conakry. Pour elle, c’est tout simplement la vérité qui a triomphé. « Mon mari a été condamné en première instance, il a dit qu’il n’était pas d’accord, il a relevé appel. Et aujourd’hui, il est libre. La justice a dit le droit, la vérité a triomphé. Donc, je suis très contente aujourd’hui, je remercie la Cour d’appel et l’avocat de mon mari », a réagi Mme Diaby Kadiatou Sangaré.

De son côté, l’avocat de Nanfo Diaby est partagé entre joie et tristesse. « Ma première réaction est un sentiment de joie et de reconnaissance vis-à-vis de la Cour d’appel de Kankan, précisément sa chambre correctionnelle. Ma deuxième réaction est un sentiment de frustration, parce que vous avez suivi avec nous dans la salle d’audience, Nanfo a fait cinq mois de détention arbitraire, il ne méritait pas cette peine. Le tribunal de première instance de Kankan aurait dû condamner Nanfo au paiement d’une amende s’il estimait qu’il a violé une interdiction », a déclaré Me Mohamed II Kourouma.

L’imam Nanfo Diaby a été arrêté le 13 mai 2021, alors qu’il dirigeait la prière de l’Aïd el fitr (la fête musulmane marquant la fin du ramadan) à son domicile, en compagnie de plusieurs de ses partisans. Le 26 mai, le TPI de Kankan l’a condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 6 assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 mille francs. N’étant pas d’accord avec cette décision, la défense tout comme le parquet du tribunal de première instance de Kankan ont interjeté appel.

Au cours de son procès en appel qui s’est tenu le 05 octobre dernier, le parquet général avait demandé la réduction de sa peine et sa condamnation au temps mis en prison. La défense, elle, avait réclamé la relaxe pure et simple de son client. Ce mardi, l’imam a été ovationné par ses partisans, lorsqu’il est sorti de la Cour d’appel pour retourner à la maison centrale de Kankan, où il devait remplir les formalités avant de rentrer chez lui. Ses partisans scandaient « Allah le Kabon », qui signifie « Dieu est Grand ».

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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