Viol suivi de meurtre de la fillette de 4 ans à Pita : témoignage pathétique de la mère de la victime

Les débats à l’audience publique se sont poursuivis dans l’après-midi du mercredi, 13 octobre 2021, devant le Tribunal criminel de Pita par la comparution de madame Adama Sira Bah, mère de la victime qui a apporté un témoignage pathétique et émouvant, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Interrogée par le juge audiencier, Alfred Camara, président du Tribunal de Première Instance (TPI) de Pita, madame Adama Sira Bah a donné un témoignage qui a fait couler beaucoup de larmes au sein de l’auditoire.

Après avoir pris son petit déjeuner, la petite Aïssatou Bah est allée dans la concession de son oncle paternel où habite Alseyni Diallo (l’accusé) pour jouer avec ses camarades d’âge. C’était aux environs de 8 heures du matin. Moi, je suis allé aider un de nos voisins à puiser de l’eau pour la fabrication de brique cuite. L’intéressé avait sollicité l’appui des citoyens de notre village. L’enfant avait l’habitude de revenir pour manger. Je suis rentrée à midi à la maison. Ayant constaté que la petite n’est pas revenue comme d’habitude, j’ai envoyée une de ses sœurs pour la chercher. Elle est revenue me dire qu’elle ne l’a pas vu. J’ai pensé alors qu’elle est partie retrouver la foule là où les gens sont mobilisés pour aider à puiser de l’eau pour la fabrication des briques cuites. Mais, elle n’y était pas. J’ai alors fouillé partout. Je suis allée le long des rivières et cours d’eau. Je ne l’ai pas vu. J’ai alors demandé à Djibril, un des enfants qui jouaient avec ma fille. Il a répondu que c’est Alseyni Diallo qui l’a invité à aller acheter du bonbon. Les enfants qui jouaient Aïssatou ont vu Alseyni et ma fille entrer dans la case. Nous avons continué les recherches jusqu’aux environs de 19 heures. C’est en ce moment que les gens se sont décidés d’aller dans la case d’Alseyni pour vérifier les déclarations des enfants qui jouaient avec la victime. Abdoul, un des grands frères de la victime a pénétré la case où il a retrouvé effectivement le corps sans vie de ma fille ensevelis dans un tissu et caché derrière les planches d’un lit. Elle avait du sang partout. Lorsque celui qui a retrouvé le corps a alerté les gens, Alseyni était présent. Il a tout de suite pris la poudre d’escampette. Il a été stoppé dans sa course par un chasseur qu’il a croisé en brousse et qui avait entendu les cris de la clameur publique derrière le fugitif. Pendant ce temps, j’étais entrain de rechercher ma fille ailleurs. A mon retour, j’ai trouvé que les jeunes ont ligoté Alseyni. Moi, j’ai décidé d’entrer dans la case pour voir le corps de ma fille pour me rassurer » a-t-elle expliqué avant d’éclater en sanglot.

Une vive émotion s’est alors emparée de l’auditoire. Beaucoup ont versé des larmes dans la salle. C’est difficilement que le procureur de la république près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Pita, Alghassimou Diallo a pu prendre la parole. Il a d’abord essayé de remonter le moral de madame Adama Sira Bah. Ensuite, il a demandé si effectivement elle a vu le corps sans vie de sa fille et si elle avait elle-même constaté le sang.

La dame a répondu par l’affirmative. Mais, la scène qu’elle décrivait a provoqué une autre émotion chez le procureur qui a fini par renoncer à la série de questions qu’il voulait poser à la dame.

C’est en ce moment que l’avocat de la défense, Maître Lanciné Condé, commis par l’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) pour assister Alseyni Diallo est entré en scène, avec une question très fermée. Celle de savoir si madame Adama Sira Bah a la conviction que c’est l’accusé qui a abusé de sa fille avant de la tuer ou si c’est quelqu’un qui lui a dit que sa fille a été tuée par Alseyni Diallo.

A ce niveau, la dame donne une réponse évasive. Tout en insistant sur le témoignage des enfants qui ont déclaré avoir entendu Alseyni appelé la fillette pour lui acheter des bons-bons.

« En plus, on a retrouvé effectivement un bonbon à côté du corps de la victime dans la case de Alseyni » a-t-elle précisé. 

Le même avocat avait demandé à Alseyni les raisons qui font que c’est lui qui a été directement indexé et accusé après la découverte du corps sans vie de la fillette. Le prévenu a déclaré sans hésitation que c’est parce que c’est lui qui est l’étranger dans ce village de Timbiwol, relevant de la commune rurale de Timbi-Tounni. Histoire de rappeler qu’il est de Kourako, dans Bagnan, relevant de la commune rurale de Hafia, située à 18 km du chef-lieu de la préfecture de Labé.

De Pita, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

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