
Comparaissant devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Pita, siégeant en audience criminelle, les prévenus Amadou Oury Bah, apprenti chauffeur et Amadou Diabaye, mécanicien, tous poursuivis pour « vol à mains armées et association de malfaiteurs » ont reconnu, dans l’après-midi du jeudi, 13 octobre 2021, devant le juge Alfred Camara, avoir dérobé 10 sacs de riz à Bourouwal Tappé, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.
Cette infraction à la loi pénale de la République de Guinée a été commise il y a juste 2 ans 6 mois dans la commune rurale de Bourouwal Tappé, relevant de la préfecture de Pita. Il était 3 heures du matin quand des jeunes délinquants qui étaient de passage au centre administratif de la localité ont constaté qu’un camion transportant du riz en provenance de Conakry était stationné au petit marché de la collectivité. A côté, un apprenti dormait. Ils ont décidé alors d’isoler l’apprenti pour voler des sacs de riz. Ils ont dérobé 10 sacs.
Malheureusement pour eux, pendant l’opération, un sac s’est percé et les graines de riz ont été éparpillées le long du trajet et la clef d’une maison a été retrouvé à côté des sacs de riz à bord du camion.
Le matin, le chauffeur du camion a demandé à son apprenti de suivre les graines de riz qu’ils ont vu jusque devant la porte d’une concession. Une fois à l’intérieur, ils ont utilisé la clef retrouvée à côté des sacs de riz pour ouvrir la porte. Ils ont retrouvé les sacs volés dans la maison.
Les enquêtes ont permis de mettre la main sur deux suspects : Amadou Oury Diallo et Amadou Diabaye. Un fusil de fabrication artisanale a été versé au dossier.
Devant le Tribunal, les deux accusés reconnaissent leur participation au vol des 10 sacs de riz. Mais ils rejettent catégoriquement la paternité de l’arme. Or, pendant la phase d’instruction, chacun a accusé l’autre d’être propriétaire du fusil. Cependant le juge d’instruction n’a pas établi un procès-verbal de confrontation pour tirer l’affaire au clair.
La défense estime aussi qu’aucun procès-verbal d’huissier n’a été dressé sur les circonstances et le lieu où l’arme a été retrouvée. Il insiste sur le fait qu’aucun des prévenus à la barre n’a été arrêté avec le fusil. Et ils n’ont pas été arrêtés sur place.
Sur toute la procédure, le témoignage de l’apprenti chauffeur qui a été attaqué n’a pas été recueilli. C’est lui seul qui pouvait dire les accusés ont opéré avec l’arme ou pas.
Au cours des débats, l’avocat de la défense, Me Lanciné Condé a également relevé des faiblesses dans le dossier. D’abord, sur les près de 7 personnes qui ont commis ensemble le vol, ce sont les deux prévenus seulement qui ont été renvoyés devant le Tribunal. Les noms des autres complices ne figurent pas dans le dossier, parce que n’ayant pas été renvoyés pour être jugé et condamné même par contumace.
A l’enquête préliminaire, c’est le chauffeur du camion qui n’était pas présent sur le lieu où le vol a été commis qui a fait une déposition. Il n’y a pas eu de procuration indiquant qu’il témoigne au nom de son apprenti.
Pendant la phase d’instruction aussi, le chauffeur n’a pas été entendu par le juge en charge du dossier. Ce dernier a d’ailleurs dressé un procès-verbal de carence, précisant que le chauffeur n’a pas suivi le dossier.
C’est pourquoi, l’avocat de la défense a demandé à ce qu’on requalifie le dossier en vol aggravé parce que ce sont plusieurs personnes qui se sont réunies pour commettre l’infraction. Mais, il rejette catégoriquement la notion de « mains armées ».
Malgré tout, le Ministère Public s’est montré très sévère en requérant la réclusion criminelle à perpétuité. Mais, la défense a demandé au juge d’accorder des circonstances atténuantes en prononçant le minimum de la peine prévue, 3 ans, à défaut de les libérer par rapport au temps qu’ils ont passé en prison : 2 ans 6 mois.
Il convient de signaler que si le juge requalifie le « vol à mains armées et association de malfaiteurs » en « vol aggravé » les prévenus risques jusqu’à 10 ans de prison ferme.
L’affaire a été mise en délibérée pour décision être rendue ce vendredi.
À suivre !

Depuis Pita, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 660 901 334