Gaoual (Koumbia) : les récoltes compromises par la rareté de pluies

A Gaoual où les populations sont majoritairement agropastorales, les activités agricoles sont sérieusement menacées cette année à cause de la rareté des pluies. C’est du moins ce qu’ont souligné plusieurs paysans qui ont joint Guineematin.com depuis le début de ce mois d’octobre, considéré habituellement comme le début des récoltes.

Joint ce dimanche, 17 octobre 2021, par Guineematin.com, Mamadou Dian Baldé, le chef des opérations agricoles de la préfecture, a confirmé ces inquiétudes, tout en exprimant sa préoccupation par rapport à la saison sèche qui s’annonce.

Mamadou Dian Balde, chef des opérations agricoles à Gaoual

« Les paysans qui ont semé pendant le mois de ramadan (au de juin) où il était très difficile de cultiver, ont déjà commencé les récoltes. Mais ceux qui avaient attendu le mois de juillet et suivant, sont très inquiets. Le riz est en état d’épiaison, chez certains, il est en état de floraison chez d’autres. Que ce soit sur les coteaux ou sur les plaines, le riz semé en juin est en maturité. Cela est valable naturellement pour le maïs et les arachides que certains ont commencé à récolter. Mais ça, c’est dans les zones non agressées par les exploitants clandestins d’or. A Kounsitel, l’or est apparu en juin, au moment où les paysans ont commencé à cultiver. Des champs entiers ont été détruits par les exploitants, la brousse a été agressée partout. Et de nos jours, il y a de vives inquiétudes sur la possibilité pour les gens de pouvoir faire de bonnes récoltes. Puisque la pluie a non seulement retardé en mai en juin, mais elle n’est pas tombée suffisamment et comme d’habitude en juillet, août et septembre. En octobre, il ne pleut presque pas, on a peur pour le reste de la période », a expliqué cet agronome.

Pour montrer la différence, M. Baldé rappelle que l’année dernière à pareil moment, c’était la crue au niveau des plaines et des cours d’eau. Mais cette année, les gens traversent même moto des passages habituellement inondés et impraticables à la même période.

Mais ce n’est pas tout, le riz en floraison qui n’a pas atteint le stade de maturité, s’il n’y a pas d’eau, ne donnera pas grand-chose. Ce sera une perte et les paysans n’ont malheureusement aucune solution de rechange que de se tourner vers le Créateur pour implorer sa grâce.

« A l’occasion de la nuit de Destin ou l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamad (PSL), programmée ce dimanche, les populations entendent faire des prières dans les mosquées pour implorer la grâce de Dieu afin que les récoltes arrivent à maturité. Puisque chez nous, c’est si c’est un problème d’enrais ou de chénilles, qu’on peut proposer de solution », a révélé le Chef des opérations agricoles de Gaoual qui se dit très malheureux et impuissant face à cette calamité naturelle.

Malheureisement la peine des Gaoualois ne semble pas se limiter à la menace de mauvaises récoltes. Il y a de fortes inquiétudes sur l’évolution des groupements maraichers et l’accès à l’eau potable aussi bien par les animaux (bovins et ovins) que par les populations elles-mêmes.

« Dans plusieurs endroits que nous avons visité, le niveau d’eau dans les puits n’a pas atteint celui habituel. Il est fort à craindre que les cours d’eau sèchent le plutôt que prévu et les puits artisanaux également. Alors que les forages disponibles ne suffisent pas à servir toutes les populations encore moins à tout le cheptel », s’est alarmé ce spécialiste des questions agricoles.

D’ailleurs même le champ cultivé à Koumbia par le président déchu Alpha Condé risque de ne pas être récolté. Les semis ont été faits entre le 23 juillet et le 16 août sur un peu plus de 200 hectares de plaines, non aménagées. Seules les variétés hâtives ou précoces pourraient être récoltées mais les variétés tardives vont connaître quelques soucis, fait-on savoir. D’ailleurs pour d’autres, ce champ comme beaucoup d’autres dans la préfecture de Gaoual, risque de ne pas être récolté faute de pluies suffisantes pendant cette période de floraison. 

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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