Lélouma : 3 femmes exciseuses condamnées par la justice

Accusées de mutilation génitale sur deux fillettes âgées respectivement de 7 ans et 13 ans, trois femmes exciseuses (dont une sage-femme) ont comparu jeudi dernier, 14 octobre 2021, devant la justice de paix de Lélouma. Elles ont reconnu, sans ambages, les faits articulés contre eux devant cette juridiction. Et, finalement, elles ont été condamnées à un an de prison assortie de sursis et au payement de 500 000 francs guinéens d’amende, chacune.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, c’est au début de ce mois d’octobre que ces femmes ont été arrêtées par la police et mises à la disposition de la justice de paix. C’était à la suite de l’excision de deux fillettes (dont la plus âgée à 13 ans) à Poyé (un quartier de la commune urbaine de Lélouma). Et, à en croire Ousmane Koulibaly, le juge de paix de Lélouma, c’est l’implication d’une sage-femme dans ce dossier qui a surtout retenu l’attention de la justice.

Ousmane Koulibaly, juge de paix de Lélouma

« Ces femmes sont accusées de mutilation génitale commis sur deux filles mineures âgées de 7 ans et 13 ans dans le quartier Poyé, dans la commune urbaine de Lélouma. Dans les débats, ces femmes ont reconnu tous les faits mis à leur charge et ont adopté une bonne attitude à l’audience. Après les débats, le tribunal les a déclarées suffisamment coupables des faits qui ont été mis à leur charge. Et pour la répression, le tribunal les a condamnées à un an de prison assortie de sursis et le paiement d’une amende de 500.000 francs guinéens chacune. Il faut rappeler que parmi les trois dames qui ont été condamnées, il y avait une sage-femme qui travaille dans le district de Balaya, dans la préfecture Lélouma. C’est ce qui a retenu l’attention du tribunal.  Parce que nous estimons que cette dernière est suffisamment informée, elle connaît les conséquences de cette pratique de mutilation génitale », a indiqué le juge, Ousmane Koulibaly, au sortir de cette audience.

A noter que les mutilations génitales féminines sont prévues et punies dans les dispositions des articles 258, 259, 260 et 261 du code pénal guinéen. Et, au sens de l’article 261 du code pénal, les auteurs des mutilations génitales féminines peuvent être condamnés jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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