AVCB sur l’hommage rendu à Kaman Diaby par le CNRD : communiqué

Abdoulaye Conté, Secrétaire Exécutif de l'Association des victimes du camp Boiro
Abdoulaye Conté, Secrétaire Exécutif de l’Association des victimes du camp Boiro

Merci Monsieur le Président !

L’Association des Victimes des « Camp Boiro AVCB », créée en 1985, et regroupant les guinéens de tous horizons politiques, et de toutes ethnies, salue l’hommage rendu ce vendredi 15 octobre 2021 par le CNRD à l’ex chef d’état-major adjoint de l’armée guinéenne en 1969, le colonel Kaman Diaby. Ce dernier fut arrêté le 26 mars 1969 et rayé de l’armée à compter du 1er mai 1969 en même temps que 23 autres militaires, par décret signé du président Sékou Touré le 7 juin 1969. 

Le colonel Kaman Diaby a fait toutes ses études primaires chez son père adoptif Fodé Bokar Maréga, avant de se rendre à Bamako (enfant de troupe) puis en France à l’École de l’Air. En 1952 et 1953, il avait défilé le 14 juillet sur les Champs- Élysées avec l’École de l’Air, juste derrière l’École Polytechnique et Saint-Cyr.

Premier aviateur d’Afrique francophone, le colonel Kaman Diaby a fait les guerres d’Indochine et d’Algérie. En 1959, il démissionne de l’armée française pour rentrer en Guinée. Il avait alors le grade de capitaine. Il est d’abord nommé auprès du président de la République, puis comme chef d’état-major adjoint de l’armée, sous les ordres du colonel Kéita Noumandian, chef d’état-major général. Ce dernier aussi sera arrêté en 1970 et exécuté en 1971. Ces deux hommes, ainsi que le commandant Barry Siradiou furent les principaux concepteurs de l’armée guinéenne. Ils furent tous exécutés dans des conditions atroces et sans aucun jugement préalable. Ce 15 octobre 2021, soit 52 ans après son exécution, le lieu où le Colonel Kaman Diaby fut enseveli nuitamment est enfin connu.

L’AVCB souhaite profondément remercier le CNRD et le Président de la Transition pour cet hommage et surtout pour avoir publiquement dévoilé le lieu où le colonel Kaman Diaby a été enseveli après avoir été sauvagement exécuté. L’AVCB se bat depuis 1985 pour que l’Etat s’engage officiellement à protéger ces charniers que l’AVCB a identifiés et cartographiés par ses propres moyens (Camp Boiro, Nongo, Kakoulima, Sangoyah, Kindia, Dubréka, Kankan, Nzérékoré) et où des milliers de nos parents ont été jetés. En effet, l’AVCB souhaite que l’Etat poursuive la démarche de saisine des Nations-Unies aux fins d’aider la Guinée à ce que des sépultures dignes y soient réalisées et que des milliers de familles commencent enfin leur deuil, 37 ans après la mort du dictateur.

Nous encourageons le Président de la Transition à permettre aux autres victimes d’avoir la même reconnaissance de la Nation que celle dont le colonel Kaman Diaby vient de bénéficier.

Abdoulaye Conté, Secrétaire Exécutif de l’Association des victimes du camp Boiro

Facebook Comments Box